L’association Recyclop vient de lancer une nouvelle initiative pour réduire l’impact des mégots sur l’environnement. Le 14 février dernier, 600 kg de mégots ont étés réduits en cendres puis transformés en vapeur d’eau et carbone, pour recréer de l’électricité.
Un mégot jeté par terre, c’est tout sauf un geste anodin, et c’est surtout très polluant… Un mégot qui termine dans la mer pollue 500 litres d’eau. Depuis 2015, l’association Recyclop s’investit au quotidien à Marseille et dans les communes alentours pour organiser des sessions de ramassage de mégots dans les rues, sur les terrasses des bars et des restaurants… Avec cette nouvelle initiative, les mégots récoltés sont désormais brûlés dans une centrale à Rognac (l’usine Spur Environnement spécialisée dans la valorisation des déchets industriels dangereux) pour être convertis en électricité, grâce à un processus innovant. Si la solution est viable économiquement, ce n’était pas une évidence pour Abdes Bengorine, le fondateur de l’association : « J’avais beaucoup de préjugés sur les incinérations, mais après avoir rencontré la centrale de Rognac, j’ai compris qu’ils étaient très engagés pour la protection de l’environnement ».
Et pour cause, la centrale de Rognac dispose d’un processus particulier qui permet une revalorisation énergétique et une réduction des rejets et du temps d’incinération. Une fois les mégots envoyés à Rognac, ils sont mélangés avec deux déchets toxiques à 1000 degrés. Cela crée une combustion intérieure. Aucune énergie extérieure n’est utilisée. Une fois en cendre, la fumée rejette uniquement de la vapeur d’eau et du carbone. Ce système permet la création d’électricité.
Un système écologique
Même si certaines mesures restent à prendre, cette nouvelle alternative pourrait révolutionner la production d’électricité sans avoir recours aux énergies fossiles : « Cette technique rejette 10 fois moins qu’une centrale classique en France« , défend Abdes, « d’autant plus que c’est local« .
Outre le côté environnemental, cette solution facilite la logistique de l’association. En effet, 600 kg de mégots ont étés brûlés, mais 500 autres kg sont encore stockés dans un local. Au début, l’association s’axait sur l’aspect recyclage de ces déchets dangereux, mais en vue du nombre de kg de mégots récoltés, « je ne sais pas où ni comment nous aurions recyclé la totalité », se questionne Abdes.
Le troisième bon point, c’est le point économique. Les tarifs de la centrale de Rognac n’ont pas été communiqués mais selon Abdès et Paola, chargé de développement de l’association, il s’avère que « le prix est nettement plus intéressant« .
Faire face au fléau avec des solutions en amont
Sur les 200 tonnes de mégots ramassés par an à Marseille, Recyclop en a récupéré 750 kg en 2019. La récolte augmente d’année en année puisque l’association voit toujours plus loin.