Flâner, regarder, sentir, goûter dans un marché… À Marseille, une halle alimentaire couverte pourrait voir le jour dans les prochains mois dans le cœur de ville.
Créer une halle alimentaire dans la deuxième ville de France, comme un élément fort d’attractivité, de convivialité pour les Marseillais, les Métropolitains, mais également pour les touristes de passage. Si l’idée est depuis quelque temps déjà dans les tuyaux institutionnels, la Chambre de commerce et d’industrie Aix-Marseille Provence (CCIAMP) a décidé de passer de la réflexion à l’action. Elle a récemment lancé une étude de faisabilité pour la création de cette halle alimentaire, remise également aux différentes collectivités.
Une expérimentation grandeur nature
Idéalement, ce nouveau lieu doit être situé en hyper-centre ville, afin de faire revenir du flux de population, là où la ville en a perdu. Pour lever les freins et les hésitations dans la réalisation du projet, la CCIAMP prône une expérimentation grandeur nature sur la place du Général-de-Gaulle, actuellement en rénovation totale, ou encore sur place Félix-Baret, au pied de la préfecture. « Faisons pour un an ou deux ans, à titre provisoire, une halle en structure légère, ouverte, accueillante », confie Jean-Luc Chauvin, président de la CCIAMP.
Sa préférence va d’ailleurs à la place De-Gaulle, « car nous sommes au cœur de la ville rénovée, piétonnisée qui permet de bien fonctionner. Et vous verrez qu’au bout d’un ou deux ans, l’expérience sera concluante », affirme-t-il.
Sur le modèle de Barcelone
Néanmoins, il reste dans une volonté « d’oser plus et d’aller plus loin », pour avoir « une halle digne de cette métropole ». Pour atteindre ce but, ce sont 1000 m2 de halle qui sont préconisés.
Elle est également inspirée du modèle de Lille, Bordeaux ou encore le fameux Mercat de la Boqueria de Barcelone, qui mixe à la fois les producteurs, des multiples possibilités d’acheter des produits frais, secs… Se ravitailler avant de pique-niquer, en pain, fromage, fruits et légumes, des espaces de restaurations et des lieux de vie.
La tendance des foods-courts
Avec les changements de mode de consommation, ce nouvel outil d’attractivité n’empêche pas la création, un peu partout sur le territoire, de ce qu’on appelle les « foods-courts » (ces lieux branchés pour boire un verre et manger) qui font un carton aux Etats-Unis et en plein développement en Europe.
Une tendance qui correspond aux modes vie actuelle et qui peut encore se déployer dans le secteur du J-1, aux Voûtes de la Major. Ce type de lieux pourraient également s’intégrer à la transformation de cette zone avec l’ouverture de la future réplique de la Grotte Cosquer, à la Villa Méditerranée. « Mais une vraie halle qui soit à la hauteur de cette métropole, elle doit être au centre-ville de Marseille », insiste Jean-Luc Chauvin.
Une deuxième halle à Aix-en-Provence ?
À l’occasion de la clôture de MPG2019, cette idée, à laquelle adhère le chef marseillais Gérald Passedat, avait été dévoilée à demi-mot. La Métropole Aix-Marseille Provence a également lancé des pistes de réflexion sur le sujet. La Ville d’Aix-en-Provence travaille, elle aussi, sur la création d’une halle alimentaire. « Il y a largement la place pour deux halles, dignes de l’ambition que l’on veut pour cette métropole », conclut Jean-Luc Chauvin.
À Marseille, si l’expérience est concluante, la halle pourrait aussi devenir un bel ouvrage architectural.