2 000 capteurs mobiles disséminés sur le territoire, des outils numériques innovants sur l’analyse de la qualité de l’air, la Métropole lance le projet « DIAMS ». Un programme novateur en Europe qui ambitionne d’améliorer la lutte contre la pollution dans les grandes métropoles.
Certains citoyens marseillais n’ont pas attendu les collectivités pour se lancer dans une vaste analyse de la qualité de l’air à Marseille. Capteurs portatifs et plateforme de collecte de données en ligne leur permettent de mesurer la pollution marseillaise rapidement, et là où Atmosud (association agréée de surveillance de la qualité de l’air en Provence-Alpes-Côte d’Azur) n’a pas encore de station.
En allant dans leur sens, et pour répondre à l’impatience d’une partie de la population qui souhaite respirer mieux, et vite, la Métropole Aix-Marseille-Provence lance le projet Diams (Digital Alliance for Aix-Marseille Sustainability). Un large dispositif de diffusion de capteurs d’air, des outils numériques pour améliorer les analyses, et faire le lien entre citoyens, professionnels, institutions, scientifiques et pouvoirs publics pour travailler ensemble à l’amélioration de la qualité de l’air dans la ville.
Innovant, à la croisée du numérique et de l’environnement, ce plan à 4,8 millions d’euros sur la période 2019-2021 a séduit l’Europe. Elle le finance à 80 % dans le cadre des Actions innovatrices urbaines du Feder (Fonds européen de développement régional), alors que seuls 5 % des dossiers déposés ont été retenus.
Écoliers, postiers, citoyens et… Abeilles ! Tous acteurs de la surveillance de la pollution
Afin d’améliorer la précision des mesures d’air, près de 2 000 contributeurs seront équipés de capteurs mobiles dans des communautés très variées. Les écoles par exemple, ou les entreprises comme La Poste, qui équipera 300 de ses véhicules. Ainsi, les postiers analyseront la pollution tout le long de leurs tournées.
☑Actions en cours: animations dans les écoles avec @lairetmoi, ateliers citoyens avec @lab_in_the_air, développement d’appli avec @Matrice_io
☑A venir: équipements des véhicules @GroupeLaPoste avec des capteurs, distribution de 2000 capteurs citoyens @EcoLogicSense Groupe Tera pic.twitter.com/4VKK9G4KeO— Aix-Marseille-Provence Métropole (@AMPMetropole) January 17, 2020
Dès septembre 2020, les petits capteurs seront distribués à des volontaires citoyens pour tester à grande échelle cette collecte d’informations. Même les abeilles seront mises à contribution puisque des ruches seront équipées pour multiplier les zones d’analyse.
La météo de l’air collaborative
De nombreux autres acteurs sont impliqués pour rendre toutes ces données analysables, accessibles et assimilables pour tous. « Le but est d’intégrer la qualité de l’air dans le quotidien de chacun (particuliers, entreprises, collectivités…), au même titre que les prévisions météo ou l’état du trafic », explique la Métropole.
L’écosystème des scientifiques, et des entreprises innovantes est donc mis à contribution pour créer des outils d’analyses des données, mais également de communication. Une application smartphone de « météo de la pollution » en temps réel devrait ainsi voir le jour. La dimension collaborative devrait être intégrée pour la collecte de données.
Signalement, prévention, prise en compte des données sur l’air dans les stratégies privées et publiques… Ce dispositif entend créer de l’engagement des citoyens, entreprises, et services publics autour de la qualité de l’air.
Il s’agit également de dynamiser l’écosystème local de l’innovation, qui, par la création de ces nouveaux outils soutenue par l’Europe, pourrait ensuite trouver des marchés dans les grandes métropoles du continent.
• Atmosud, réseau de surveillance de la qualité de l’air, chargé de coordonner la conception et le développement de la plateforme numérique qui collectera et organisera les données qualité de l’air
• The lab in the air (SCIC) accompagné par TheCamp en charge de mobilisation et du programme d’engagement en faveur de l’amélioration de la qualité de l’air des professionnels et des citoyens
• Aria Technologie, Bureau d’étude expert sur la qualité de l’air et en charge des modélisations
• Le groupe La Poste, qui participe au programme d’engagement en installant des capteurs qualité de l’air sur ses véhicules qui sillonneront le territoire métropolitain pour collecter de la donnée
• Matrice, centre de formation, émanation de l’école 42, qui accompagne des étudiants sur la création de start-up et qui imaginent et créent les services notamment numériques qui pourront être rendu à partir des données collectées sur la qualité de l’air (applications…)
• La Fédération l’Air et Moi, association qui participe également au programme d’engagement en sensibilisant à la qualité de l’air les milieux scolaires
• Ecologic Sense – Groupe Tera, entreprise locale basée à Rousset, qui fournit 2000 capteurs mobiles et 50 stations fixes
• L’AVITEM (association internationale) en charge de la capitalisation et du partage des bonnes pratiques avec d’autres collectivités et Pays Européens et méditerranéens.