Les Républicains ont investi, ce mercredi soir, Martine Vassal, pour le scrutin de mars 2020, à Marseille. La présidente du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole a été préférée au sénateur Bruno Gilles. Une victoire pour l’une. Un désaveu pour l’autre.

Martine Vassal a été désignée, ce mercredi, candidate des Républicains pour les élections municipales de mars 2020 à Marseille, par 27 voix contre 11. Une bataille que la nouvelle tête de liste LR mènera sous le slogan « Une volonté pour Marseille » et sur quatre piliers fondateurs de son programme : protéger, travailler, partager et respirer. La commission nationale d’investiture (CNI) a ainsi préféré la candidature de la présidente du Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille Provence, à 70% des voix, à celle du sénateur Bruno Gilles, candidat également, dans la cité phocéenne, depuis plus d’un an.

Après deux réunions de conciliation et de multiples échanges, aucun accord n’a pu être trouvé entre les deux prétendants à la succession de Jean-Claude Gaudin. Au fil des mois, plusieurs sondages ont mesuré l’avance de Martine Vassal, qu’elle soit candidate investie ou dissidente.

Elle bénéficie par ailleurs de nombreux soutiens. Sur le jdd.fr, une tribune appelant à la candidature de Martine Vassal à la mairie de Marseille a été publiée il y a quelques semaines. Elle est signée par 91 des 119 maires LR du département, dont les édiles ­d’Aubagne, de La Ciotat, ­Marignane ou Salon-­de-Provence, mais aussi par des personnalités comme le champion de natation Frédérick Bousquet, l’acteur Moussa Maaskri ou le designer marseillais Ora-ïto.

Un « crève-coeur » pour Bruno Gilles qui ne renonce pas

De l’autre côté, le sénateur et patron du parti dans les Bouches-du-Rhône pouvait compter sur le soutien de Renaud Muselier, président de la région Sud, et des régions de France. L’ancien député européen a plusieurs fois alerté sur le risque de ces deux candidatures, estimant que Martine Vassal restera « la cible naturelle des flèches contre le bilan désastreux de Jean-Claude Gaudin ».

Il a également appelé Martine Vassal à la raison, rappelant que le Conseil départemental, détenu par la gauche depuis 1905, était une conquête précieuse de la droite, et craint qu’il ne tombe entre les mains du Rassemblement national, lors des prochaines élections ; puisqu’en cas de victoire, la candidate quittera ses fonctions au Conseil départemental.

Pour Bruno Gilles, si la décision de la CNI ne constitue pas un motif de dissuasion, elle résonne comme un désaveu de ses 40 années d’engagements au sein de sa famille politique. « C’est pour moi une déception », déclare-t-il, dans un communiqué de presse. « Plus encore, un véritable crève-cœur. Moi qui ai tant servi nos idées, nos combats. Porté tant de victoires. Je prends actes de cette décision prise par ma famille politique que j’ai pourtant toujours servie avec fidélité et loyauté ».

Toutefois, il nous confiait ce soir ne pas être « abattu. Pas parce que je m’y préparais, loin de là, mais j’ai senti quasi immédiatement une forme de libération ».

Après une proposition de poste de premier adjoint, puis celui de vice-président de la Métropole, ou encore mener la liste aux sénatoriales, il a, cette fois, décliné l’offre de prendre la tête du Conseil de territoire Marseille Provence, dont le président actuel, Jean Montagnac, cédera sa place dans quelques mois. « Il faut arrêter, j’ai tout eu ».

Bruno Gilles réaffirme qu’il poursuivra sa campagne, qu’il mène depuis 14 mois, et propose un large rassemblement à tous ceux «politiques, membres de la société civile, associatifs… Qui veulent mettre fin au système et refusent les extrêmes », se plaçant au-dessus de l’étiquette politique. « Je serai ce maire à plein temps que la population réclame. »

Il entend mener une « campagne propre » et rassemble ses soutiens dès demain soir pour une réunion.

La décision de la CNI lui permet désormais de constituer les listes qu’il souhaite, sans être contraint et forcé, d’y intégrer des élus de la majorité actuelle, notamment certains avec lesquels il n’est plus en capacité de travailler.

Martine Vassal appelle Bruno Gilles à la rejoindre

« La Commission nationale d’investiture des Républicains, par la confiance qu’elle vient de me témoigner, a validé le choix des Marseillais qui depuis des mois soutiennent ma candidature pour les élections municipales de mars prochain à Marseille », déclare de son côté, la désormais tête de liste LR, par voie de communiqué de presse.

Elle explique ne pas se résoudre à ce que Bruno Gilles porte une candidature dissidente et l’appelle à la rejoindre, « pour associer nos forces et nos idées au service des Marseillaises et des Marseillais.»

La candidate continue de plaider pour un rassemblement : « L’avenir de Marseille exige la mobilisation de tous, dans l’union, seule garante du succès pour donner un nouvel élan à notre ville. »

Dans cette course à la Mairie de Marseille, Martine Vassal devra composer avec la candidature de Bruno Gilles. Une division qui inquiète chez Les Républicains à Marseille, « car elle peut faire le lit du Rassemblement national », indique un élu.

Elle affrontera également Saïd Ahamada, député LREM qui, avec ou sans l’investiture, est candidat à la Mairie de Marseille, le sénateur du Rassemblement national Stéphane Ravier et l’ancien ambassadeur, Michel Pinard, sans étiquette, avec « Projet Marseille ».

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