Le prochain data center d’Interxion verra le jour sur le port de Marseille, Porte 4. MRS4, dont le chantier débutera en janvier 2021, sera opérationnel à l’été 2022.
Après MRS1 en 2015, MRS 2 en 2018, et MRS3 en juillet 2020. Voilà MRS4. Interxion, le groupe néerlandais, spécialiste européen du stockage de données, a déposé le permis pour la construction de son quatrième data center. Le bâtiment verra le jour Porte 4 sur le Grand port maritime de Marseille (GPMM), à 50 mètres de ses deux premières infrastructures. De même capacité que MRS3, pour la première fois, l’équipement répondra aux standards du groupe.
Les premières implantations marseillaises
Pour MRS1, son premier équipement marseillais, le groupe avait racheté en 2014 un ancien bâtiment SFR, implanté rue Roger-Salengro. Un investissement de 48 millions d’euros pour réhabiliter entièrement les 6200 m2 pour les mettre aux standards de la société.
MRS2 et MRS3 sont nés du côté du GPMM. Un site stratégique pour deux lieux atypiques, « car nous avons privilégié le fait d’être au plus près de la mer pour la connexion des câbles, donc nous avons accepté d’avoir quelques contraintes, notamment pour MRS2 », souligne Fabrice Coquio, président d’Interxion France.
MRS4 répondra aux standards d’Interxion
Le data center a été déployé à l’intérieur des anciens ateliers « Fouré Lagadec » du Port de Marseille Fos. Le site se compose de deux hangars datant des années 1950. Il a d’abord servi d’entrepôt pour des produits céréaliers et d’huile d’olive puis a été utilisé par la société Fouré Lagadec jusqu’en 1995 pour des activités de maintenance industrielle.
Quant à MRS3, c’est encore plus original, puisqu’il s’agit d’une base navale construite par l’armée allemande entre 1942 et 1944 sous le nom de code « Martha ». Le bâtiment n’avait pas été exploité depuis 75 ans. « Ce n’est pas exactement notre métier habituel, sourit le président. Pour une fois à Marseille, nous allons faire ce que nous faisons d’habitude, parce que par trois fois nous avons fait quelque chose de différent que nos process. On rase, on dépollue, et on construit un bâtiment selon nos critères ».
Les travaux de désamiantage des petits entrepôts existants ont débuté. Leur démolition aura lieu en décembre, pour lancer la construction en janvier 2021. Le data center MRS4 devrait être opérationnel en 2022. « Grosso modo, on ouvre un data center tous les deux ans ».
Le plus gros investisseur dans la cité phocéenne depuis 20 ans
Interxion, implanté dans 11 pays européens avec plus d’une cinquantaine de centres, a investi à Marseille 300 millions d’euros depuis son arrivée, ce qui fait du groupe le plus gros investisseur dans la cité phocéenne depuis 20 ans. « On a beaucoup de plaisir à travailler à Marseille. Il n’empêche que Paris existe aussi et qu’il y a des ambitions très fortes à un moment où tout comme à Marseille, les très gros déploiements d’infrastructures cloud et digital média sont en jeu pour les prochaines années ».
Interxion créée le plus grand campus de data center de France
Durant le confinement, Interxion a commencé la première des quatre tranches de son nouveau data center, baptisé « Paris Digital Park », situé à la Courneuve. Plus d’un milliard d’euros d’investissement pour ce qui sera le plus grand campus de data center de France. Avec plus de vingt mètres de haut, il offrira, à terme, 40 000 m 2 de salles informatiques pour héberger les données numériques de ses clients, avec une puissance électrique de 130 mégawatts, soit un peu plus qu’une tranche de centrale nucléaire.
Le mastodonte est implanté sur un ancien site centenaire de l’industrie aéronautique, occupé jusqu’en 2017 par Airbus Helicopters. « On est dans l’expression même de ce besoin nécessaire de construire des infrastructures conséquentes sur le territoire français, particulièrement à Paris et à Marseille ». Interxion, déjà numéro 1 en France, leader en Europe va posséder avec « Paris Digital Park » un atout concurrentiel majeur « car aucun autre n’a une réserve de capacité aussi grande que celle qui sera déployée ici ».