Dans la lignée de la délibération votée en février, la Ville de Marseille poursuit dans sa stratégie de transparence des données, en créant une commission spécifique pour répondre aux demandes des habitants, collectivités, entreprises, journalistes… Elle ouvre également un premier jeu de données sur différentes thématiques accessibles sur sa plateforme de l’open data.

Menu des cantines, parcours culturels, lieux de distributions des masques, fonds photographiques des différents établissements culturels de la ville, résultats des élections, délibérations, ou encore éclairage public…

Depuis quelques jours, la municipalité a activé sa plateforme de l’open data. Une première étape dans sa stratégie d’ouverture et de publication des données publiques dans la lignée de la délibération votée le mois dernier [lire ici].

La plateforme permet à chaque citoyen de formuler sa demande pour avoir accès à des jeux de données dans leur format brut et sur différentes thématiques. Elle vise à favoriser leur usage pour répondre aux enjeux économiques, sociaux et sociétaux. Habitants, associations comme entreprises peuvent les utiliser, les enrichir, les combiner et les partager.

À date, 38 « données ouvertes » sont publiées, consultables et téléchargeables.

Biodiversité, écoles… Un premier jeu de données disponible

Cette démarche vise à placer le citoyen au cœur de l’usage de la donnée. Pour garantir la lisibilité et l’accessibilité de la donnée pour tous, l’utilisation de cartographies permet « de repérer, d’analyser et d’interpréter immédiatement les données sans nécessiter de compétences techniques spécifiques », explique la municipalité.

Pour exemple, la Ville de Marseille met à disposition l’emplacement géolocalisé des points lumineux de son éclairage public. Pour chaque point lumineux, les données contiennent le code de l’ouvrage, son domaine (éclairage public / illuminations), sa catégorie (poteau bois, façade, candélabre, etc) et ses coordonnées géographiques ; ou encore les sites d’implantation des points Wi-Fi publics avec indication de la zone couverte, adresse et géolocalisation ; les équipements sportifs, bâtiments institutionnels, la géolocalisation des espèces de papillons dans les parcs publics et privés de Marseille…

À l’occasion d’une conférence de presse, Christophe Hugon, conseiller municipal, délégué à l’open data et au système d’information numérique, insiste sur « la protection des données. Ces informations sont ainsi contrôlées et diffusées dans le respect de la vie privée ».

Une stratégie de long terme

Ce travail de contrôle est assuré par une Commission Communication et Ouverture des Données (CCODD), qui vient d’être créée. Elle est présidée par l’élu et animée par la direction de l’Architecture du système d’Information et de la donnée.

L’instance est composée des référents des métiers de la donnée (gouvernance, valorisation, réutilisation), de la déléguée à la protection des données et de la personne responsable de l’accès aux documents administratifs et des questions relatives à la réutilisation des informations publiques (PRADA). La CCODD pourra également faire appel à des référents archivistiques.

Parmi les missions de ce guichet unique de la donnée, le traitement des demandes émanant des services de la collectivité, des habitants, journalistes, associations et entreprises. L’objectif est aussi de « maintenir à jour les données, car nous avons une vision à plus long terme, pour que les Marseillais s’en saisissent et pour réussir à sortir de l’entre-soi technique, donc c’est aussi un projet de développement d’outils comme des cartes qui permettraient de croiser des données ».

L’open data : « un rôle moteur pour notre ville »

Plus qu’une simple source d’information, la donnée est un actif stratégique pour les acteurs publics. La loi du 7 octobre 2016 pour une République numérique, dite loi « Lemaire », favorise l’ouverture des données qui présentent un intérêt économique, social, sanitaire ou environnemental. « La donnée n’a pas d’opinion politique, il y a tout un champ à valoriser et la donnée doit vivre, poursuit Christophe Hugon. Nous sommes convaincus de l’utilité de l’open data et de son rôle de moteur dans notre ville, pour fluidifier l’action publique, favoriser les interactions entre la puissance publique et les administrés, permettre le développement d’une opinion éclairée des citoyens pour participer à des projets. C’est un outil pour la vie associative, mais aussi un levier économique… » 

L’instance doit se réunir « deux fois par mois », assure le conseiller municipal, qui espère intensifier le rythme des publications « car nous avons un énorme retard à rattraper, ce n’était pas dans la culture de la précédente majorité ». Il note aussi l’important travail de traitement « car les choses n’ont pas été pensées pour la production », poursuit Christophe Hugon, également vice-président à la citoyenneté d’Open data France, à laquelle la Ville de Marseille vient d’adhérer, « avec pour objectif de s’inspirer de leur expérience ».

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