Il y a une quinzaine de jours, le Groupe SOS lançait un appel à projets pour (re)créer « 1000 cafés » et redynamiser les villages. L’initiative connaît un véritable engouement. Plus de 200 demandes des quatre coins du pays ont déjà été enregistrées.
C’est déjà un véritable succès ! Il y a une quinzaine de jours maintenant, le groupe d’économie sociale et solidaire SOS lançait une démarche inédite. Un appel à projets à l’attention de 32 000 communes de France de moins de 3500 habitants. Objectif : recréer ou reprendre 1000 cafés en milieu rural principalement, pour en faire des lieux de vie ouverts à tous, et ainsi redynamiser les villages.
Depuis 35 ans, le groupe SOS travaille sur la lutte contre l’exclusion et de manière générale tentent de répondre à des besoins actuels. « Ceux-ci évoluent et changent au fil du temps et nous avons malheureusement fait le constat il y a déjà plusieurs années, que les commerces et cafés de campagne ferment les uns après les autres. Nous avons réfléchi à la manière dont pouvait agir le groupe SOS ». C’est ainsi qu’est née l’opération « 1000 cafés ».
Déjà plus de 200 dossiers
Dans les 32 000 communes ciblées, chaque maire a ainsi reçu dans sa boîte mail, le SOS. « Parmi elles, il y en a bien sûr qui ont encore un commerce de village, mais nous avons invité les communes qui n’en avaient pas à se faire connaître, et remplir un dossier de candidature ». C’était sans compter sur le nombre de retours positifs émanant de la France entière : plusieurs centaines et plus de 200 dossiers dûment remplis : « Les demandes fusent de toute part, les institutionnels, les habitants… qui arrivent de Bretagne, des Pyrénées, de Provence, mais nous voulons que ce soit vraiment le maire qui porte la candidature dans sa commune », précise le groupe SOS, qui note également une diversité dans les projets : réouverture ou reprise d’un café qui avait fermé ses portes, mise à disposition d’un local ou des concepts un peu plus originaux comme la création d’un café dans un presbytère dans l’ouest de la France. En Provence-Alpes-Côte d’Azur, une dizaine de demandes ont été enregistrées pour le moment, dans les différents départements. «Nous sommes plutôt là aussi dans une bonne dynamique. »
Retisser du lien social
L’objectif est de retisser du lien social, d’autant que ces lieux ne seront pas simplement des « bistrots », ils pourront servir de points relais, de dépôt de pain, d’épicerie… même lieu de vie pour les acteurs associatifs locaux, pour les seniors…
Après la phase d’instruction des dossiers, soigneusement étudiés, les équipes du groupe SOS se rendront sur le terrain pour rencontrer les maires et dresser un état des lieux, estimer le coût… « L’accès foncier, la négociation commerciale avec les fournisseurs, la structure administrative et comptable, les relations avec les acteurs institutionnels nationaux et locaux seront facilités par l’équipe nationale du projet », indique le groupe SOS. Cinq personnes sont missionnées à plein-temps sur cette opération.
Sur place, le groupe recrutera des binômes pour la gestion des lieux et les formera pour en faire de véritables entrepreneurs indépendants. Chômeurs, retraités, jeunes, salariés urbains… les « nouveaux patrons » seront salariés, gérants ou co-gérants, et seront rémunérés au salaire minimum, avec en plus un tiers des bénéfices. Les deux tiers restants iront à 50% à l’association et serviront aux investissements.
Un investissement estimé entre 150 et 200 millions d’euros
Cette action inédite est estimée entre 150 et 200 millions d’euros. Un investissement entièrement pris en charge par le groupe SOS sur fonds propres et via un emprunt. Dans le cadre de son « agenda rural », l’État apporte sa contribution par le biais le commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), soit pour payer le salaire de l’équipe dédiée. Pour un coup de pouce supplémentaire, le Premier ministre Édouard Philippe s’est engagé à obtenir les licences 4 plus rapidement.
Fin octobre, le Groupe SOS devrait être en mesure de communiquer sur les communes sélectionnées comme « site pilote ».
Le Groupe SOS compte aujourd’hui 17 000 salariés, 495 établissements et services et réalise 910 millions de chiffre d’affaires. Le Groupe SOS s’impose comme la première entreprise sociale européenne.