Une association de cyclistes milite pour la création d’une voie cyclable littorale (V65) de 450 km reliant Nice à la Camargue, en passant par Marseille, Aubagne, La Ciotat, Toulon…
Une quarantaine de membres de l’association française pour les véloroutes et voies vertes (AF3V) s’est s’élancé le 6 septembre dans une randonnée à vélo militante « Plus belle la voie » pour promouvoir son projet de voie cyclable reliant la Côte d’Azur à la Camargue en passant par Marseille, le long du littoral, à la rencontre des élus et des habitants des territoires traversés.
L’objectif est d’emprunter des routes réservées aux vélos pour profiter du paysage, à l’image de la ViaRhôna, au fil du Rhône (du Lac Leman à la mer Méditerranée) ou l’Eurovélo 8, la voie cyclable qui longe la côte méditerranéenne de l’Italie à Fréjus puis remonte vers Manosque avant de filer vers Palavas-les-Flots, Sète et l’Espagne.
L’association se mobilise pour que la V65, reliant Nice à la Camargue en passant par Marseille, soit continue et dotée d’une signalétique homogène avec des aménagements dédiés, et des bornes de recharges pour les vélos électriques le long du parcours.
« Il faut surtout créer des pistes », assure Alain Michel, délégué régional d’AV3V. De nombreuses pistes ont été créées dans le Var, car il y a une ancienne voie ferrée qui longeait la côte. Il y a là 90 km de pistes, mais c’est en discontinue, donc l’itinérant à vélo ne vient pas », explique-t-il.
Par ailleurs, aujourd’hui, seul un tiers de l’itinéraire est protégé de la circulation automobile entre Nice et Fréjus. « Il y a des portions très utilisées notamment entre la Seyne-sur-Mer et Toulon, avez une fréquentation assez important, mais pour que l’itinérant circule sur un axe allant de Toulon aux Saintes Marie de la Mer, il faudra créer une continuité, quitte à avoir recours à des parcours provisoires pour relier les aménagements déjà réalisés », reprend-il.
La V65 : une opportunité financière pour le territoire
Le département des Bouches-du-Rhône reste encore très peu doté en voies cyclables. Dans le cadre de son plan vélo, la Métropole Aix-Marseille Provence a mis sur la table 60 millions d’euros sur 5 ans, en complément des 40 millions déjà engagés par le Département pour aménager 280 km de pistes cyclables en 2030. Lors de la présentation de l’agenda environnemental de la Métropole et du Département, la création d’un réseau territorial de lignes cyclables express avait été annoncée, dont la véloroute littoral V65 et V64 à l’horizon 2024. « Les futurs vélos express que l’on va rencontrer sur le territoire marseillais correspondent à cet axe V65, qui permettrait entre Aubagne et l’Estaque de traverser Marseille dans des conditions de sécurité optimale », reprend Alain Michel.
Les aménagements créés à Martigues, entre la gare et le centre-ville et au niveau de Carro, permettraient d’ailleurs d’accueillir cette véloroute 65. Du côté de Marseille, il faudrait procéder à de nombreux aménagements que réclame l’association.
Au delà des déplacements quotidiens qui peuvent se faire à vélo et améliorent la qualité de vie des habitants, le cyclotourisme constitue aujourd’hui une opportunité financière importante pour le territoire. Le vélo est tendance et permettrait de booster les activités de loisirs dans toute la région. « Cette route possède l’un des plus forts impacts économiques de France, avance Alain Michel, en se basant sur une étude menée par la Région Sud. Si on l’aménage sur 20 km, il y a un retour sur investissement au bout d’un an, donc il faut pousser à l’aménagement. »
Et la Maison du vélo ?
Jeudi 12 septembre, la quarantaine de « militants du vélos » fera escale à Marseille, et parmi eux dix circuleront sur des vélos à assistance électriques, pour démontrer que même avec du relief il n’est pas impossible de rouler sur un itinéraire jalonné. Les cyclistes partiront de l’auberge de jeunesse et emprunteront la Corniche pour rejoindre le Pharo, où devraient les attendre des associations de vélos, et des élus de la Région, du Département et de la Métropole Aix-Marseille Provence.
L’occasion de faire visiblement quelques annonces. Et beaucoup seraient enthousiastes à l’idée de voir annoncer la concrétisation du projet de Maison du vélo évoquée par Martine Vassal dans le cadre de l’agenda environnemental.