L’agriculture durable et les solutions de demain étaient à l’honneur lors de la 2e édition des Trophées de l’innovation du Salon des Agricultures de Provence.
Les Trophées de l’Innovation du Salon des Agricultures de Provence ont été créés pour récompenser les initiatives innovantes en faveur d’une agriculture plus performante et durable. Lors de ce concours, organisé par la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône et le Crédit Agricole Alpes Provence, le jury a décerné, il y a quelques jours, au siège de la banque à Aix-en-Provence, 5 prix parmi les 10 projets sélectionnés au mois d’avril. Tous les finalistes présenteront leurs produits et services au Salon des Agricultures de Provence, qui aura lieu à Salon-de-Provence, du 7 au 9 juin.
La baignoire mobile, un prototype unique en Europe
La baignoire Mobile du Groupe de Défense Sanitaire des Bouches-du-Rhône (GDS) remporte la première place et la somme de 5000 euros, grâce à un prototype unique en Europe, qui permet de traiter les ovins contre les parasites externes. « On a souvent des problèmes de parasites sur les animaux, et il faut les traiter rapidement », explique le directeur du GDS, Sébastien Attias. C’est dans cette optique que l’association GDS, qui regroupe les éleveurs des Bouches-du-Rhône, a décidé de créer une baignoire facilement transportable et peu encombrante. « On peut l’atteler à un 4×4 par exemple, et traiter les animaux n’importe où ». La baignoire utilise l’eau de citerne, et ne demande aucune alimentation connectée. Le « jus de baignade », autrement dit le traitement anti-parasitaire, n’est pas renvoyé dans la nature mais traité dans des lieux spécialisés.
Sébastien Attias ne cache pas sa fierté « d’avoir remporté ce prix, notamment pour les éleveurs du département. Il y a une vraie reconnaissance de leur travail. L’objectif de ce prix était de montrer le dynamisme de l’élevage du département et de l’investissement réalisé les éleveurs pour se sortir d’une situation sanitaire complexe ».
Le deuxième marche du podium revient à la ruche connectée Cocoon de Beelife, qui utilise la technologie et la thermothérapie pour la préservation des abeilles. La start-up est née d’une rencontre entre un docteur vétérinaire également apiculteur, Naoufel Dridi et un entrepreneur provençal, Pascal Nuti. Lancée en octobre 2019, la ruche conquiert principalement le grand public, qui à son échelle, souhaite agir contre la disparition des abeilles.
La production de Pleurotes Monte Cristo des Champignons de Marseille a aussi su séduire le jury puisqu’elle se hisse à la troisième place. « Nous avons transformé les caves d’un lycée en champignonnière en septembre 2018, et avons commencé à produire en janvier. L’objectif est de s’intégrer dans l’exploitation agricole du lycée pour créer des parcours pédagogiques afin d’inclure les élèves dans la démarches ». Avec ses 1000 euros en poche, « l’association va pouvoir se payer du matériel, par exemple des supports pour cultiver les champignons ou une balance. Ce prix est très important pour nous ».
Les desserts végétaux de Mo’rice
En plus des quatre catégories traditionnelles (Nouvelles pratiques culturales, Processus de transformation innovants, Circuits innovants de distribution en circuit court et Produits innovants), l’édition 2019 s’est dotée d’un nouveau prix spécial « Innovation Culinaire Provençale », dans le cadre de l’année de la Gastronomie en Provence. Il a été décerné à Mo’rice pour ses desserts végétaux au riz de Camargue .« C’est une consécration pour nous », affirme Christophe Bernard, co-fondateur du projet.
Lancé il y a 3 ans avec Christophe Favrot et Damien Merygnac, le produit est en commercialisation depuis un an et demi dans plusieurs enseignes. « Nous sommes locavores, et nous avons remarqué que les produits bio que l’on consommait n’avaient en fait aucune traçabilité ». L’idée pour les trois collaborateurs est alors de créer un yaourt à base d’un produit local et naturel : le riz de Camargue. Les trois jeunes gens ne cessent d’innover puisque « d’ici 15 jours, Mo’rice lancera une gamme de glaces végétales ».
Enfin, le prix spécial du jury est attribué au Cambajoun de Taureau, d’Alazard et Roux, qui élabore un jambon de taureau selon un procédé de fabrication spécifique, à la fleur de sel de Camargue et aux aromates.
L’ambition d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement
Si les gagnants du concours se disent reconnaissants, les organisateurs expliquent être pleinement satisfaits de cette démarche. Emmanuel Celerier, directeur commercial Vaucluse et Marché de l’Agriculture revendique la volonté du Crédit Agricole « d’accompagner l’innovation et l’agriculture. Nous portons le nom « Agricole » car c’est un secteur qui nous préoccupe au sens large. Nous sommes pleinement investis dans le soutien à l’innovation, notamment avec la génération des jeunes agriculteurs portée vers une approche raisonnée et durable ».
Patrick Levêque, président de la Chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône, souligne l’enjeu d’un tel concours, né « d’un double besoin : pour les lauréats, c’est la recherche d’un soutien et d’un accompagnement indispensables à leur développement, et pour la Chambre d’agriculture, c’est la valorisation d’une agriculture moderne et respectueuse. Pour nous, il s’agit de miser sur l’avenir ».