La présidente de la Métropole Aix-Marseille-Provence a confié à son vice-président en charge des transports, Roland Blum, la mission de mener une étude sur la mobilité dans la métropole. Objectif : remettre à plat la politique tarifaire et déterminer si oui ou non, la gratuité est envisageable.

Une petite phrase au détour du lancement des navettes maritimes et voilà le débat sur la gratuité dans les transports lancé. À l’occasion de la séance express du conseil métropolitain, la présidente LR de la Métropole, Martine Vassal est revenue sur le sujet, réaffirmant la volonté d’avoir un « service public métropolitain de transport performant, plus sécurisé et encore plus fréquenté », et qui repose sur trois axes : lutter contre la fraude, renforcer la sécurité des usagers et réfléchir sur la politique tarifaire.

Non, elle n’a pas encore trouvé le « Graal », pour « d’un coup de baguette magique », rendre les transports métropolitains totalement gratuits. « J’ai toujours dit et je le répète, les transports ont un coût, le renouvellement des équipements a un coût, et la gratuité donc a un coût », martèle-t-elle. Pour mettre un frein au débat, la président de la Métropole a donc décidé «  de mettre à plat » la politique tarifaire des transports en commun métropolitain, en confiant son vice-président en charge des transports, Roland Blum, la mission de mener une étude « complète avec tous les scénarii clairement identifiés, chiffrés et analysés, avec méthode et sans exclusive ». 

Martine Vassal a fixé trois pistes de travail prioritaires : mettre en place une grille de tarifs plus lisible à l’échelle métropolitaine pour rendre l’accès plus facile aux résidents du territoire « car c’est une réalité notre tarification reste élevée pour bon nombre de foyers ». Les services devront également plancher sur une tarification différenciée entre résidents métropolitains et non-métropolitains.

, La Métropole se penche sur la gratuité des transports en commun, Made in Marseille
La lutte contre la fraude sur le réseau RTM est aujourd’hui l’une des priorités pour la métropole © DR

Trouver 230 millions d’euros pour rendre les transports gratuits

L’objectif de cette expertise vise à augmenter la fréquentation des lignes et faire reculer l’utilisation de la voiture. « Il en va du bilan carbone de notre territoire et c’est aussi un axe fort de notre agenda environnemental », rappelle la présidente. Des options stratégiques dans la mesure où la gratuité totale des transports dans la métropole paraît presque impossible, sauf à augmenter les impôts, demander aux entreprises de mettre un peu plus la main à la poche, ou que cela n’impacte l’agenda de la mobilité métropolitaine.

650 millions d’euros sont nécessaires pour mener à terme les projets de cet agenda à l’horizon 2021, 700 millions d’ici à 2025. La Métropole devrait ainsi se passer de 130 millions d’euros, soit 230 millions d’euros (avec la TVA que la Métropole ne récupère pas) de recette d’exploitation pour mettre en place la gratuité. « Nous serions prêts à réduire de 15% le budget des transports sans que cela n’affecte la qualité d’accueil et la sécurité des passagers ?», interroge Martine Vassal, pour justifier le lancement de cette étude.

Où alors trouver cette somme ? Sachant que la Métropole a fait le choix de ne pas augmenter la pression fiscale de ménages. « Quant à solliciter les entreprises, ça me paraît aussi exclu, nous confie Roland Blum, « dans la mesure où le taux de versement transport est déjà au maximum, on ne peut pas. » Elles versent déjà 300 millions d’euros. Pas question non plus pour lui de venir toucher à l’agenda de la mobilité métropolitaine. « Ce qu’il faut financer dans les transports, c’est l’administration, le fonctionnement, le matériel, son renouvellement, et tout a un coût », poursuit-il.

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Roland Blum, vice-président de la Métropole en charge des transports

Le coup de pouce attendu de l’Etat

La Métropole attend toujours le coup de pouce promis par l’Etat pour développer la mobilité du territoire. « Nous avons demandé une contribution sous forme d’une fiscalité nationale qui nous serait dédiée », poursuit Roland Blum. La demande de création d’un établissement public des transports à l’image du Grand Paris permettant de financer les projets transports a également été rejetée par le gouvernement.

La création de cette structure n’a, en effet, pas été inscrite dans la loi d’orientation des mobilités (LOM). Un choix motivé par le fait que l’avenir de la Métropole n’est pas clairement établi. « Je ne vois pas comment on peut faire d’un point de vue financier, on ne peut pas faire de miracles ». Les services de la Métropole devront rendre leur copie dans quelques semaines, pour une présentation à l’occasion du conseil métropolitain du mois de juin.


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