Grâce à de bons résultats en 2018, la métropole renforce son positionnement sur la scène économique internationale et devient de plus en plus attractive auprès des investisseurs. Reste malgré tout quelques freins, comme le manque de m2 disponibles. Provence Promotion dévoilait hier son rapport d’activité 2018. Explication.
« C’est une très bonne année grâce aux actions de prospection qui ont été conduites par Provence Promotion et aux efforts collectifs des acteurs du département ». C’est en sa qualité de président de Provence Promotion, que Jean-Luc Chauvin, par ailleurs, président de la CCI Marseille Provence, a présenté les résultats de l’activité 2018 de l’agence de développement économique de la Métropole Aix-Marseille Provence. Les chiffres traduisent un certain dynamisme départemental. 75 nouvelles entreprises se sont ainsi implantées dans la métropole Aix-Marseille Provence et en pays d’Arles ; permettant la création de 1788 emplois. A cela s’ajoutent 239 emplois pérennisés. « C’est-à-dire que si les entreprises n’avaient pas trouvé d’emplois sur le territoire, elles l’auraient quitté pour faire face à leur développement », indique Jean-Luc Chauvin.
Cela représente 15 projets de plus en 2018 par rapport à 2016 et plus de 540 emplois supplémentaires. Provence Promotion souhaite accélérer cette évolution, avec l’objectif d’atteindre 80 projets en 2019. « On aura ainsi augmenté d’un tiers le nombre de projets d’implantation entre 2016 et 2019 ».
43% d’entreprises étrangères
Le territoire renforce également son positionnement international, puisque parmi les 1788 nouveaux emplois, 43% sont issus d’entreprises étrangères qui ont décidé de développer leur business dans le département des Bouches-du-Rhône. Les Etats-Unis et le Canada arrivent en tête des pays qui ont été séduits par le potentiel de la région Sud. D’ailleurs, c’est la CGI, une entreprise canadienne de services numériques (analyse, expertise, conseil, diagnostics), basée à Aix-en-Provence, qui a été le créateur de plus de nouveaux postes : 180 emplois prévus dans les trois ans. Après l’Amérique du Nord, vient ensuite le Royaume-Uni, dont l’intérêt pour la France et la Métropole Aix-Marseille Provence devrait s’accroitre dans les semaines à venir, en raison du Brexit. Enfin, l’Espagne et l’Allemagne.
Les domaines d’excellence du territoire
En 2018, six secteurs d’activités ont concentré l’essentiel des investissements : l’économie numérique (36% de projets), l’environnement et l’éco-industrie (17%), le maritime et la logistique (12%), l’art de vivre (21%), la mécanique, l’aéronautique et le naval (6%) et enfin la santé et le bien-être (8%). Ainsi, parmi les entreprises qui ont misé sur le territoire, Biocoop (magasin bio) a investi 80 millions d’euros dans le nord du département. 17 M€ ont été injectés par le Marseille International Fashion Center 68 (MIF 68) et 7 M€ par ID Logistics, pour l’implantation de son siège social (Orgon), et la création de 150 emplois.
L’innovation reste un axe fort de la stratégie de Provence Promotion. L’agence de développement économique métropolitaine a entre autres accompagné des start-up comme Netwookie (qui développe une plateforme permettant de recourir à des prestations de services dans les pays émergents et accéléré à Zebox) ; Bovlabs (start-up américaine installée à thecamp et spécialisée en énergie verte) ou encore Obratori, l’accélérateur du groupe l’Occitane, installée à la Cité de l’innovation et des savoirs (Cisam). « C’est le fruit d’une action volontariste d’augmenter le nombre de missions de prospections à l’extérieur [91 soient 800 entreprises rencontrées en 2018] et d’augmenter le nombre de visites de prospects sur le territoire. L’action cumulée de ces deux phénomènes a permis d’attirer plus d’entreprises », ajouteJean-Luc Chauvin.
Une carence de m2 disponibles
Malgré ces résultats jugés plus qu’encourageants, l’attractivité du territoire est freinée par le manque de foncier disponible. La métropole Aix-Marseille Provence enregistre un retard de mètres carrés placés par rapport aux autres grandes métropoles comme Lilles, Nantes, Toulouse ou Bordeaux. « Une entreprise qui vient du bout du monde est prête à attendre un ou deux ans, mais pas trois ou quatre », lâche Jean-Luc Chauvin.
C’est à Aix-en-Provence que le manque est le plus significatif. « Compte tenu de l’attractivité du pays d’Aix, c’est une perte sèche », assure Philippe Stefanini, directeur général de Provence Promotion. Selon lui, le développement du pôle d’activités d’Aix-en-Provence et de la Zac de la Constance pourraient répondre à cet enjeu dans les prochaines années. « Même si on rentre dans la compétition et que l’on a des atouts, cette faiblesse en terme de foncier ne nous permet pas de concrétiser certains projets », poursuit Jean-Luc Chauvin.
Dans le domaine de la santé par exemple. « On a des demandes car on est très bien identifié au niveau national et international, mais quand il s’agit de Biotech et Medtech, on rencontre une difficulté pour leur trouver un emplacement dans lequel ils bénéficieront de tout un écosystème, des lieux mixtes avec bureaux et laboratoires », poursuit le président de Provence Promotion.
Idem pour des grands donneurs d’ordre en quête de grands espaces, qui peinent à trouver un emplacement sur le périmètre d’Euromed, pour l’année en cours, « car nous n’avons quasi pas de stock disponible. Il y a une offre globale de 1500 m2 pour une seule entreprise, affirme Jean-Luc Chauvin, c’est très peu et l’offre doit répondre aux standards d’équipement d’aujourd’hui. » Le quartier d’Euroméditerranée largement plébiscité par les grandes entreprises reste toutefois l’une des principales zones où se développent les bureaux neufs ou restructurés.
En 2019, Provence Promotion travaillera sur deux nouveaux axes. Le premier en matière de rayonnement et d’image avec un nouveau programme d’influence réunissant l’ensemble des partenaires publics et privés. Le second portera sur la prospection grâce à un cluster des quartiers généraux pour attirer les fonctions centrales de sièges basés à Paris ou dans les grandes capitales internationales. Pour accélérer l’internationalisation du territoire, Provence Promotion mise sur la création de la future Cité scolaire internationale à Marseille, mais également sur l’ouverture de nouvelles lignes aériennes jugées « indispensables », vers la côte est des Etats-Unis, la Chine, le Moyen-Orient et l’Afrique anglophone.
Enfin, l’année 2019 devrait être celle de la concrétisation du projet de l’usine de silice Quechen sur le site de Fos-sur-Mer, qui a signé en octobre 2018, une promesse de bail à construction pour sa future usine européenne.