L’Apec, Association pour l’emploi des cadres, prédit une hausse des recrutements des cadres en Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse. Pour cela, la structure mise notamment sur le mentorat et la formation. Reportage.

L’Apec a rendu publics les résultats de son enquête sur l’emploi des cadres en Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse. Le premier élément révélé par cette enquête qui a duré trois mois, est que la progression des recrutements de cadres se poursuit. En effet, en PACA et Corse, ils sont passés de 10 850 en 2016 à 13 850 en 2017 puis 16 070 en 2018, soit une évolution de +16 %, quand la moyenne nationale se situe autour de +11 %.

Une évolution positive qui s’explique par la croissance des besoins des entreprises sur les secteurs de la transition numérique et énergétique, comme l’explique Bruno Jonchier, délégué régional de l’Apec. D’ailleurs, le taux de chômage des cadres est proche du néant, avec seulement 3% sur cette catégorie d’emploi.

Pourtant, malgré une dynamique très forte sur le territoire, 80 % des entreprises déclarent rencontrer des difficultés pour recruter. On parle ici de « métiers en tension », qui concernent les entreprises qui avaient l’ambition de recruter de nouveaux collaborateurs et « qui n’ont pas réussi à trouver les profils adéquats« , poursuit Bruno Jonchier. Parmi eux, on retrouve par exemple les ingénieurs informatiques, les développeurs et les ingénieurs dans le bâtiment.

De son côté, Fabrice Alimi, vice-président de la CCIMP pointe les opportunités que représentent ces métiers en tension « On compte 105 000 entreprises sur le territoire métropolitain. Si 80 % ont du mal à recruter, cela veut dire que ce sont 80 000 entreprises qui ont des difficultés. Quand on sait qu’il nous manque 60 000 emplois, cela signifie qu’on se situerait 25 % au dessus de l’emploi manquant ».

Plus de 220 000 cadres en PACA

Aux 16 070 recrutements effectués en 2018, il faut ajouter 4 020 promotions de non-cadres au statut de cadre. Des chiffres à mettre bien évidemment en confrontation avec les démissions, départs en retraite, licenciements, etc, qui représentent 15 730 personnes.

En faisant la différence entre ces deux données, on s’aperçoit que 4 360 postes de cadres ont été créés. Une baisse de 430 postes par rapport à 2017. Au total, les cadres représentent 221 530 personnes en régions PACA et Corse. Côté répartition, les entreprises de services concentrent les 2/3 des cadres quand l’industrie, le commerce et le BTP se partagent le dernier tiers avec respectivement 15 %, 10 % et 7 % des postes.

Pour l’année 2019, l’association prévoit une hausse de 1 % à 6 %. Les estimations basses tablent sur 16 230 recrutements de cadres tandis que les prévisions les plus optimistes en espèrent 17 030. Des ambitions un peu moins élevées que celles escomptées à l’échelle nationale. Ces dernières tablent sur une hausse prévue entre 2 % et 10 %.

Côté répartition territoriale, le département des Bouches-du-Rhône se place en pôle position. 17 % des entreprises qui y sont implantées comptent augmenter leurs quotas de cadres en 2019. À l’inverse, dans les Alpes de Haute-Provence, les Hautes-Alpes et la Corse, 9 % des entreprises comptent baisser leur nombre de cadres au cours de cette nouvelle année.

Miser sur la formation et l’accompagnement

Chez les cadres seniors au chômage comme pour les autres catégories professionnelles, la problématique de l’emploi est tout à fait centrale. Pour tenter de remédier à cela, l’Apec lance le dispositif « Talents Seniors », un programme de parrainage d’une durée d’un an à destination de 50 cadres seniors en recherche d’emploi. À compter du 14 mai prochain, ils seront accompagnés chacun d’une marraine ou d’un parrain issus du monde économique, politique et culturel pour les aider dans leurs recherches.

Pour Bruno Jonchier, c’est un accélérateur de recrutement considérable « on atteint 70 à 74% de mise à l’emploi quand une personne a un mentor« . Il faut dire qu’il connait bien la recette. En effet, depuis 2016, l’Apec mise sur le dispositif du mentorat pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes diplômés des quartiers prioritaires via l’opération « Sésame jeunes talents ».

Côté formation, Fabrice Alimi l’assure, « la CCIMP va également développer les leviers formation en 2019« . Une opération indispensable face à un monde économique en perpétuelle mutation.

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