Depuis trois générations, une famille produit de la salade à la ferme Garnerone sur les hauteurs de Sainte-Marthe. Un savoir-faire familial ancré sur un domaine de 8 hectares, qui résiste à l’assaut des promoteurs. Rencontre.

Pour arriver à la ferme Garnerone, il faut monter sur les hauteurs de Sainte-Marthe (Marseille, 14e). S’aventurer sur l’avenue de la Tour Sainte qui grimpe sèchement vers l’exploitation articulée autour d’une bastide familiale. « Cela fait trois génération que nous cultivons à Marseille. Mes grands-parents cultivaient à Château-Gombert, mon père est venu exploiter ici en 1980 et mon frère Lionel et moi avons repris en 2013 », indique Delphine Garnerone, co-propriétaire de l’exploitation « Le dernier paysan de Marseille », EARL (exploitation agricole à responsabilité limitée).

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Le domaine familial

Ici on fait de la salade toute l’année. Ou plutôt des jeunes pousses pour être précis : mesclun, roquette, épinard, pousses de betteraves… Au total, ce sont au minimum 200 kg de marchandises qui sont écoulés au marché des Arnavaux chaque jour et plus du double en haute saison. « Je pars au marché vers 2 heures du matin et je rentre vers 7 heures, après la journée peut démarrer », nous explique Lionel Garnerone, un café à la main. Pour lui, devenir paysan a toujours été une évidence. Delphine, elle, s’imaginait commissaire-priseur, mais après le bac l’appel de l’affaire familiale a été plus fort.

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Les différentes variétés cultivées à la ferme

8 hectares de terres cultivables

Dans la fratrie, les rôles sont bien définis : Lionel gère les champs et le marché tandis que Delphine s’occupe de la gestion, la comptabilité et la communication. Maman d’un petit garçon de 2 ans, Delphine a arrêté de s’occuper du marché, tâche qui lui était attribuée jusqu’alors. Pour compléter l’équipe, entre deux et six salariés viennent prêter main forte aux Garnerone en fonction de la saison.

Il faut dire que le domaine est vaste : 8 hectares. Certaines parcelles restent à l’air libre quand d’autres sont sous serre. Ici on récolte toute l’année : « Ca ne gèle jamais et en plus on a une légère brise qui régule la température, donc c’est idéal », précise Lionel Garnerone. Il envisage d’ailleurs de racheter un terrain supplémentaire de 2 hectares pour augmenter la surface cultivable.

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Delphine et Lionel Garnerone

Bientôt une 4e génération ?

Dans la nouvelle parcelle, des salades bio seront cultivées. Sur le reste de l’exploitation, les agriculteurs marseillais font du bio raisonné, c’est-à-dire qu’ils ne traitent les cultures qu’en cas de nécessité, lors d’une invasion d’insectes en été par exemple. Posséder une terrain, c’est aussi pour cette famille participer au maintien « d’un peu de vert à Marseille ». Tout autour de l’exploitation, des immeubles ont poussé et les champs ont réduit comme peau de chagrin.

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Une serre de l’exploitation

« Un jour on a lu dans la Provence qu’une partie de notre terrain allait accueillir un programme de logements sociaux ! On n’avait jamais entendu parler de cela », explique Delphine Garnerone. Elle poursuit : « Ensuite on a reçu le soutien des Verts et de la ville et mon père a pu classer le terrain en zone agricole, ce qui le rendait non-constructible ». Lucien Garnerone, le père, a aujourd’hui trois petit-fils qui vivent sur place : deux chez Lionel et un chez Delphine. Les futur paysans de la famille ?

Où les trouver ?

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