Chaque année, l’Etablissement Français de Sang (EFS) collecte partout en France des stocks de sang pour subvenir aux besoins sanitaires. On vous explique pourquoi il est essentiel de continuer à donner.

Pourquoi un manque de sang ?

Cette année encore, la région peine à collecter un stock de sang suffisant pour ses transfusions. Ce manque s’explique entre autres par le froid et les épidémies saisonnières mais aussi par les mouvements sociaux récents qui dissuadent les donneurs de se rendre dans les collectes. Ces divers facteurs empêchent l’Etablissement Français de Sang (EFS) de récolter les 10 000 dons nécessaires par jour à l’échelle nationale.

Au niveau régional, l’EFS manque d’environ 200 poches de sang pour subvenir au 1 000 transfusions quotidiennes. L’établissement de collecte de sang juge de la nécessité de don en fonction de jour de stock, c’est-à-dire le nombre de jours restant s’il n’y avait soudainement plus de donneurs. Aujourd’hui, il n’y aurait que 8 jours de stock alors qu’habituellement il faut maintenir le niveau à 12 jours.

« Il faut savoir que le besoin est permanent en particulier dans notre région car nous sommes une région déficitaire » explique Jacques Chiaroni, directeur régional de l’Établissement français du sang PACA-Corse. « Actuellement il y a un fort besoin parce que nous commençons à avoir un nombre important d’épidémies, de grippes, de gastro. Nous sommes dans une situation où nous sommes tendus en stock dans toute notre région mais aussi dans toute la France ».

En France il y a 10 établissement français du sang. Sur ces établissements régionaux, il n’y en a que deux qui sont déficitaires, l’Ile de France et la région PACA- Corse. Les régions contournent ce problème grâce aux transferts inter-régionaux de produits sanguins organisés par l’EFS. En 2018, l’établissement français de sang avait récolté 145.000 dons sur la région PACA Corse et avait transfusé plus de 200 000 dons grâce aux transferts entre régions. Mais lors de ces périodes hivernales, les autres régions rencontrent elles aussi une augmentation des transfusions et ne peuvent venir dépanner celles en manque.

Selon Jacques Chiaroni, un des éléments de cette indisponibilité est démographique et social : « Cela s’explique car dans les villes urbaines nous n’avons pas les associations qui sont plutôt présentes dans le milieu rural et semi-rural qui connaissent tout le monde et qui peuvent entrainer une dynamique. En milieu urbain, nous n’avons pas d’association, le message est plus difficile à faire passer. L’urbain donne moins, non parce qu’il est moins généreux, mais parce qu’il est moins touché par l’information, celle-ci est noyée dans le milieu poly-informé qu’est la ville ».

, Don du sang : à vos veines, prêt, partez !, Made in Marseille
Une maison du don – DR

Les stratégies mises en place

Pour attirer et fidéliser les donneurs, l’EFS multiplient les actions. L’une de ses mesures phares fut de mettre en place des maisons du don ouvertes toute la semaine. Des périodes d’alertes sont lancées et divers événements sont organisés afin de se rendre plus visible comme des campagnes télé, radio, les affichages, les collectes dans les universités.

Du 8 novembre 2018 au 23 mai 2019, l’EFS de Marseille organise un challenge sous le hashtag #BougeTonBlood. Les étudiants marseillais sont invités à donner du sang, du plasma ou des plaquettes pendant l’année ce qui rapporte un point à l’établissement scolaire du donneur. A la fin du challenge, l’établissement qui aura mobilisé le plus d’étudiants gagnera un prix. Récemment les maisons du don de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur-Corse ont organisé une « semaine détox ». Elles proposaient des jus détox, des tisanes et autres collations après « les fêtes et les excès qui vont avec ».

Ces événements attirent notamment les jeunes de 18-29 ans qui constituent la catégorie d’âge qui donne le plus son sang. C’est d’ailleurs le cas de Justine, 20 ans : « J’ai entendu parler de la collecte, qu’on avait besoin de sang. J’étais déjà venue une fois cet été. Du coup je suis venue avec mon copain aujourd’hui »

Donner son sang, comment ça marche ?

Aujourd’hui, il n’existe pas de produit capable de se substituer au sang humain. Il est composé de globules rouges, de plaquettes et du plasma.

Pour donner son sang, il faut se rendre dans l’un des centres de don ou participer aux collectes ponctuelles. L’équipe crée votre dossier et vous remet un questionnaire que vous remplissez. Il faut vous munir d’une carte d’identité. Ensuite vous rencontrez un personnel de l’EFS qui réalise un entretien confidentiel pour savoir si vous êtes apte à faire un don. Vous devez avoir entre 18 et 70 ans et peser au moins 50 kilogrammes. On vous demande aussi d’avoir mangé et bu beaucoup d’eau. Puis vous arrivez à l’étape du prélèvement qui dure entre 8 et 12 minutes. Une collation (sandwich, plat chaud…) vous est proposée ensuite. Le don du sang, de votre arrivée à votre départ, dure environ 45 minutes.

Si les seringues ou la vue du sang peuvent dégouter certains de venir, le personnel est sympathique et est habitué à divertir et aider les donneurs pour éviter tout malaise. C’est pour la bonne cause, rappelez-vous que les produits sanguins participent au traitement des personnes malades (cancers, leucémies…), victimes d’accidents ou qui vont subir une lourde intervention chirurgicale.

Où donner ?

Maison du don de Marseille République
28 rue de la République
Du lundi au vendredi de 9h à 17h30 et le samedi de 10h à 17h
Standard : 04 96 11 22 90

Maison du don Aix-en-Provence
25 boulevard Aristide Briand
Lundi et le mercredi de 9h à 16h
Mardi et le vendredi de 10h à 17h
Jeudi de 12h à 19h
Samedi de 8h à 15h
Standard : 04 42 12 61 90

Article écrit par Ingrid Boinet

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