Reportage en immersion dans la grande histoire des Calanques de Marseille à Cassis. Une série en trois articles.

Partie 2/3

Avant de devenir un haut lieu touristique et plus récemment un parc National, les calanques de Marseille ont été la zone d’implantation d’une vingtaine d’usines entre le 19e et le 20e siècle. Elles étaient principalement destinées à la production de plomb et de soude, mais aussi de soufre, de calcaire ou de verre. Un passé industriel méconnu dont les paysages portent encore les stigmates aujourd’hui.

passé, Plongée dans le passé industriel des Calanques – 2/3, Made in Marseille
Usine de plomb de l’Escalette © Facebook Vieux Marseille
passé, Plongée dans le passé industriel des Calanques – 2/3, Made in Marseille
Ruines de l’usine de Plomb – L’Escalette © DR

Prise de conscience des Marseillais

Le déclin des usines de soude des calanques est apparu à partir de la seconde moitié du 19e siècle. Ces dernières utilisaient le procédé chimico-industriel dit « Leblanc » pour leur production. Très coûteux en énergie, il s’est vu supplanté dès les années 1870 par un procédé moins polluant nommé « Solvay ». Celui-ci présente également des avantages économiques puisqu’il est moins cher à mettre en œuvre et permet de produire une soude à moindre coût.

Petit à petit, les usines de soude ont alors fermé car elles n’ont pas réussi à modifier leur processus industriel et se sont effondrées économiquement. Quant à celles à plomb, elles sont restées présentes jusque dans les années 1920. La dernière à avoir fermé ses portes, en 1924, est celle de l’Escalette qui a fonctionné pendant 73 ans et dont les ruines encore en bon état sont les derniers témoins de cette aventure industrielle.

« Outre les raisons économiques qui expliquent ce déclin, on assiste à une véritable prise de conscience de la population dès le début du 20e siècle. Les habitants se rendent compte que les calanques sont des lieux pour les excursions et pour s’aérer et se mobilisent contre la présence des usines. La première grande manifestation de masse a eu lieu en 1910, à côté de la carrière de Port-Miou, pour protester contre la destruction des beautés naturelles du site », raconte Xavier Daumalin. Une nouvelle géographie industrielle s’est alors mise en place. La concentration d’usines que l’on trouvait autrefois dans les calanques s’est petit à petit déportée d’abord vers l’Etang de Berre à la fin du 19ème siècle, puis vers Fos-sur-Mer dans les années 1960. L’activité bat son plein encore aujourd’hui le long de ces deux zones.

Par Agathe Perrier

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