Depuis la collision de deux navires au nord de la Corse début octobre, des galettes de mazout ont touché le littoral méditerranéen, de Saint-Tropez à Perpignan. Des dégâts environnementaux difficiles à traiter. Pourtant, une entreprise marseillaise dit avoir une solution miracle pour traiter cette pollution.

Le 7 octobre, la collision entre le porte-conteneurs chypriote CLS Virginia et l’Ulysse ( Compagnie tunisienne de navigation ) a causé la fuite estimée à 530 m3 de fuel issu de réservoir des navires. Une nappe de carburant de 4 kilomètres de long sur plusieurs centaines de large s’est ainsi échappée.

Les termes de « marée noire » n’ont pas été employés car ils s’associent habituellement à une arrivée massive, sous forme de nappe, de pétrole sur une zone côtière délimitée. Or, les conditions météo ont fractionné les nappes d’hydrocarbures au large, qui se sont réparties en de nombreuses petites poches, compliquant la tache de pompage et de dépollution. « Et ça peut s’installer sur la durée » anticipait un expert du Centre d’expertises pratiques de lutte antipollution de la Marine nationale, deux jours après l’accident.

Il ne s’était pas trompé. La semaine suivante, des nappes de pollution portées par les courants et les vents se sont dirigées vers le nord-ouest et des résidus de carburant lourd, « des galettes de mazout », ont touché une large zone du littoral méditerranéen français. D’abord les côtes varoises, puis celles de Bouches-du-Rhône, de la Camargue, de  l’Hérault, jusqu’à l’extrême est de la côte, du côté de Perpignan. Deux Parcs nationaux ont été touchés : Port-Cros, et celui des Calanques.

Un produit « miracle » marseillais pour dépolluer les côtes ?

Les côtes méditerranéennes ont donc été touchées de Saint-Tropez à la frontière espagnole. C’est la société Le Floch dépollution qui a été mandatée par la société d’assurance de l’Ulysse pour dépolluer en mer et sur terre. Mais une société marseillaise essaie de se faire entendre depuis quelques semaines. Elle affirme détenir un nouveau produit capable de dépolluer efficacement et en profondeur, tout en étant biodégradable.

Il s’agit de la Biottine, un produit créé par un chimiste italien, proche de la société marseillaise de nettoyage Hygie Clean, qui compte le commercialiser en France et aux États-Unis via une nouvelle société : BionGroups.

« Tous les produits existants sont des dispersants », explique Nicolas Merlino, directeur commercial de BionGroups, « c’est-à-dire que la molécule polluante n’est pas éliminée. La Biottine détruit la molécule d’hydrocarbure sans perturber les sols ». Selon lui, le fioul est ainsi transformé en particules inertes et minuscules, dont l’acidité abaissée au PH7 est sans impact sur l’environnement.

BionGroups développe la Biottine pour la pollution aux hydrocarbures, ainsi qu’un produit similaire contre les incendies :

« Nous avons pu tester le produit en Italie, sur un terrain pollué », poursuit Nicolas Merlino, document à l’appui. « On a fait des essais sur une terre polluée à 100 000 PPM (particules par million, ndlr). En 90 jours, on est descendu à 7 000, et en six mois à 2 000. À partir de 5 000 on peut cultiver », conclut-il.

Pourquoi la Biottine n’est-elle pas utilisée contre la pollution récente aux hydrocarbures ?

Si un produit capable de dépolluer l’eau et les sols en profondeur, facile à appliquer et biodégradable existe, pourquoi n’est-il pas privilégié dans le cas de la pollution aux hydrocarbures de ces dernières semaines ? « Nous avons contacté les mairies touchées et les préfectures. Ils étaient intéressés mais nous sommes nouveaux et le produit est encore méconnu. Le protocole veut que l’assurance de l’Ulysse s’occupe de la dépollution, et ils ont vite choisi Le Floch. Ils font du très bon travail de pompage en mer, sauf les 200 km de côtes, personne ne sait les traiter efficacement. Avec notre produit, en 90 jours, le pétrole disparaît », confie Nicolas Merlino, avant de conclure en bon commercial, « on divise par 3 ou 4 le prix de la dépollution, car il y a juste l’application du produit, sans retirer de terre pour la traiter ».

Il lui faudrait donc convaincre le dépollueur Le Floch de sous-traiter la pollution sur terre, ainsi que les autorités pour qu’elles approuvent le procédé de dépollution. Si la Biottine est aussi efficace que le présente Nicolas Merlino, la solution serait bienvenue pour traiter les sites sensibles touchés, tels que le Parc national des Calanques, tout en respectant sa fragile biodiversité. BionGroups est disposé en ce sens à effectuer des tests de dépollution gratuitement.

3 commentaires

  1. pouvez vous retrouver qui a dit au cours du nettoyage de la nappe en mer , un truc dans.le genre: « nous avons nettoyé le plus que tous pouvions il ne reste plus que l’ équivalant d’une fourgonnette »

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