Suédoise expatriée à Marseille depuis 10 ans, c’est dans la Cité Phocéenne que Louise Helldorff a choisi de créer et lancer sa marque baptisée « Le Stockholm Syndrome ». Des collections inspirées de ce qu’elle vit au quotidien et de ses origines du nord de l’Europe, mais surtout 100% fabriquées à Marseille, de l’idée à la création.
Qui a dit que la mode n’existait pas à Marseille ? On ne le sait peut-être pas assez, mais Marseille est la deuxième ville de France la plus influente dans ce domaine, derrière Paris. On y trouve plus de 150 marques qui génèrent un milliard d’euros de chiffres d’affaires par an.
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Pour autant, ce n’est pas pour toutes ces raisons que Louise Helldorff a choisi Marseille pour s’installer, après avoir grandi dans la campagne suédoise. « J’ai d’abord vécu à Londres et Barcelone, puis j’ai voulu apprendre le français. J’ai hésité à m’installer à Paris mais j’ai préféré Marseille car mon grand-père aimait beaucoup la Provence », confie-t-elle. Diplômée dans la couture dans son pays natal, la jeune femme a commencé par faire des stages chez des costumières à son arrivée à Marseille pour perfectionner sa pratique manuelle mais aussi linguistique. Avant de se lancer dans l’entrepreneuriat…
Deux Suédoises à Marseille
Par hasard, au bout de deux ans de vie marseillaise, Louise Helldorff fait une rencontre qui va changer sa vie. Elle fait ainsi la connaissance de Rosina, suédoise comme elle et qui partage aussi pour ambition de devenir costumière. « Pendant trois ans, on a commencé à se faire connaître car on s’habillait à la mode suédoise. Et deux Suédoises dans le milieu de la couture à Marseille, ce n’était pas commun ! », se rappelle Louise.
En 2012, elles lancent ensemble leur propre marque de prêt-à-porter, qu’elles choisissent d’appeler « Le Stockholm Syndrome » en référence à leurs origines. Un premier défilé et des collections sortent, puis Rosina retourne finalement vivre en Suède. Louise continue alors seule l’aventure et se réoriente dans une démarche plus « Made in Marseille ». « Avant, on travaillait avec le Portugal ou la Roumanie par exemple pour la production de nos vêtements. Aujourd’hui, je préfère produire en plus petite quantité et tout faire à Marseille », met en avant la créatrice.
Des boutiques à Marseille mais aussi à Paris et New-York
Depuis qu’elle travaille en solo, Louise réalise des collections encore plus intimes qu’avant. « Pour la collection de cet hiver, je me suis inspirée de deux semaines passées chez mes parents en Suède. Pour celle de l’été 2018, d’un séjour au Kenya. Je ne regarde pas trop ce qu’il se fait ailleurs pour rester dans ma bulle et ne pas me perdre », explique la créatrice.
Aujourd’hui, Le Stockholm Syndrome est vendu aussi bien à Marseille que dans des boutiques à Lourmarin, Paris et même New-York. Si elle souhaite développer la vente à l’international, Louise ne compte pas pour autant quitter Marseille. Au contraire même : « J’aime cette idée de rester à Marseille. Être à côté à la fois des Calanques et de petits villages de campagne est important pour moi », conclut-elle.
Par Agathe Perrier
Stockholm Syndrome crée-t’il des vêtements pour les hommes?