Le street art pourrait bientôt avoir son quartier dédié à Marseille et peut-être sur le territoire d’Euroméditerranée. Un lieu qui serait directement inspiré du quartier des graffeurs de Miami baptisé « Wynwood ». Les artistes en rêvent et Euroméditerranée y est favorable, sous certaines conditions.
L’idée de créer un quartier entièrement dédié au street art à Marseille vient de Nicolas Mannoni, designer et créateur des affiches Eboy où des villes comme Marseille, Miami, Londres ou encore Rio sont représentées en pixels. Une idée qui lui est venue après avoir découvert le quartier Wynwood de Miami, où le street art est roi. Ce dernier attire chaque année des touristes du monde entier venus observer les fresques de ses murs, les « Wynwood walls », réalisées par les plus grands artistes du street art.
Un quartier sur le territoire d’Euroméditerranée ?
À l’occasion de la mission où des élus marseillais se sont rendus à Miami au début du mois de novembre, Nicolas Mannoni en a profité pour parler de son projet. « Le street art apporte un côté créatif et coloré. Ça ferait un quartier beaucoup plus beau et qui deviendrait un quartier phare de la ville », met en avant l’artiste.
Parmi les zones ciblées pour le projet, le territoire d’Euromediterranée. Interrogé sur le sujet, Hugues Parant, directeur d’Euroméditerranée, est plutôt enthousiaste. « Le street art est une véritable opportunité pour nous, mais il faut savoir où le faire et intégrer les habitants dans le projet », souligne-t-il. Hugues Parant s’interroge toutefois sur la possibilité de reproduire le modèle de Wynwood à Marseille. « À Wynwood, il y a un vrai modèle économique. Le quartier est né d’initiatives privées et l’intérieur des bâtiments a été transformé en galeries d’art. Y a-t-il à Marseille des porteurs de projets privés prêts à s’investir et à investir beaucoup d’argent comme à Wynwood ? », précise-t-il.
Une éventualité à laquelle serait favorable le directeur d’Euroméditerranée, par exemple du côté du quartier des Crottes où l’établissement public ne va pas aménager les bâtiments. Nicolas Mannoni espère, lui, que la famille Goldman, qui a été la première à investir dans le quartier de Wynwood à partir de 2006, soutienne le projet marseillais, baptisé pour le moment « Baby Wynwood ». Autre piste de lieu dans le coin de la tête du designer : le hangar du Frioul. « Géographiquement, c’est un lieu entre Marseille et Miami. Ce quartier des artistes serait en quelque sorte la porte d’entrée sur la ville », ajoute-t-il.
Un projet auquel adhère d’autres personnalités du street art marseillais. Parmi elles, Julien Cassar, qui a ouvert le concept store « UndArtground » dans le quartier du Panier. « On pourrait essayer de donner la même envergure [que Wynwood] à Marseille en demandant à des artistes locaux de repeindre les quartiers nord par exemple. C’est une idée un peu folle mais ça changerait la physionomie de la ville », nous confiait-il il y a quelques temps. Son interview à lire ici.
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Par Agathe Perrier