Mathilde Arnaud, marseillaise de cœur et d’adoption, lance sa propre version du jeu de cartes « Le Pharaon ». Inspiré d’un ancien jeu au nom éponyme, cousin du Gin Rami, elle a souhaité rendre hommage à ce jeu de société en modernisant aussi bien ses règles que son design. Rencontre avec cette jeune créatrice pleine de talent.
Graphiste et illustratrice de formation, Mathilde Arnaud s’est lancée dans l’aventure de créer un jeu de société par pur hasard. Elle a appris le Pharaon, jeu qui se joue avec des cartes classiques, via un ami qui lui-même l’a découvert grâce à son grand-père. Au fil des parties, son âme de graphiste commence à s’éveiller. La jeune femme a alors l’envie d’optimiser le jeu et notamment la partie design.
« Ce n’était pas tant l’idée de fabriquer un jeu que de proposer un bel objet graphique. En tant que graphiste, j’aime beaucoup jouer mais je suis souvent déçue par l’aspect visuel des jeux. J’ai donc voulu donner plus de cachet au Pharaon, en améliorant à la fois le jeu et son aspect visuel », explique Mathilde Arnaud.
Le « Uno » du Gin Rami
Concernant les règles du jeu, Mathilde Arnaud a gardé le principe de base du Pharaon : obtenir un minimum de points avec une main de 8 cartes. Les points s’annulent en associant ses cartes en combo (trois cartes ou plus de la même valeur quelle que soit la couleur) ou en suite (trois cartes ou plus de la même couleur qui se suivent). Et pour pimenter le jeu originel, la jeune graphiste a ajouté des cartes, baptisées « plaies d’Égypte », qui permettent d’interagir avec les adversaires : échanger son jeu, « voler » des cartes, annuler un tour…
Le Pharaon, c’est donc en fait un peu l’histoire du « Uno » version française. Car ce dernier, créé en 1971, est lui aussi tiré d’un jeu de cartes traditionnel, le 8 américain, et en propose une version plus attractive avec des cartes spécifiques. Idem du côté du Pharaon, puisque Mathilde Arnaud a créé spécialement pour sa nouvelle version du Pharaon une série de 103 cartes, en gardant pour fil conducteur la thématique de l’Égypte. « L’iconographie égyptienne est très riche et intéressante à travailler. Et il faut dire que, quand j’ai tenté de donner à mon jeu un nom différent, mes amis étaient tellement habitués à l’appeler Pharaon que je n’ai pas pu le changer ! », confie la créatrice.
Mathilde Arnaud a aussi mis tout son talent de graphiste au sein du design du jeu de façon générale. « Au-delà même du graphisme, j’ai beaucoup réfléchi au packaging. Par exemple, j’ai choisi de mettre le jeu dans un petit pochon en tissus, plus pratique pour le transport et qui s’abîme moins qu’une boîte. Tout cela contribue aussi à l’expérience de jeu », met-elle en avant.
Une exclusivité marseillaise
Si la version remastérisée du Pharaon n’a pas une origine 100% marseillaise, Mathilde Arnaud souhaite le rendre disponible seulement à Marseille. « J’ai découvert Marseille par hasard quand je souhaitais rentrer en France après avoir travaillé à Tunis. Ça a été un véritable coup de foudre et depuis j’y vis. J’aime me dire qu’on ne pourra trouver le jeu qu’ici et qu’il faudra venir spécialement à Marseille pour l’acheter », explique la créatrice.
Il sera toutefois également possible de se procurer le Pharaon via l’e-shop du jeu. Et pour se faire, il faut d’abord que la campagne de financement participatif lancée principalement pour la fabrication du jeu arrive à son objectif de 7 500€. Pour le moment, Mathilde Arnaud est sur la bonne voie puisque plus de 90% de la somme demandée a été récoltée. Reste plus qu’un petit coup de pouce pour permettre à la jeune femme d’aller au bout de son aventure. Et cette dernière ne manque pas d’arguments pour convaincre les internautes à l’aider. « Si on atteint les 10 000€, je me suis engagée à offrir à tous les contributeurs, indépendamment de leur contribution, un Cahier du pharaon (un livret de jeux de 20 pages) et à faire une fête à Marseille où tout le monde sera invité ! », promet-elle.
La campagne de financement participatif permet à la fois de soutenir le projet de Mathilde Arnaud et de recevoir, grâce à sa contribution, un exemplaire du Pharaon. Et la néo-Marseillaise le promet, les contributeurs résidant en France recevront leur jeu à temps pour Noël et pourront ainsi faire découvrir à leurs proches ce jeu de cartes (presque) oublié. À découvrir en cliquant ici.
Par Agathe Perrier