Après la baisse annoncée par le Premier ministre Édouard Philippe, le dimanche 3 septembre dernier, du nombre de contrats aidés en 2018, la Préfecture des Bouches-du-Rhône détaille comment le recentrage va être effectué sur le territoire. Ce dernier concernera en priorité les élèves en situation de handicap et l’urgence sanitaire et sociale.
« Les études montrent les limites des contrats aidés dans la réalisation de leur objectif d’insertion professionnelle à plus long terme. Elles sont relativement peu efficaces, alors même que le coût est très élevé pour les dépenses publiques », explique la préfecture des Bouches-du-Rhône. C’est pourquoi, malgré une augmentation en 2017 du nombre de contrats aidés, passés à environ 320 000 sur l’année contre 280 000 prévus initialement par la loi de finances, ce type de contrat va être revu à la baisse en 2018.
À lire aussi
Quatre priorités désormais pour les contrats aidés
Afin « d’optimiser » l’efficacité des contrats aidés, il est ainsi prévu de recentrer ce dispositif de sorte à ce qu’il cible en priorité vers les bénéficiaires les plus éloignés du marché du travail. Ces derniers se verront proposé un diagnostic de leur situation individuelle. Le gouvernement a ainsi identifié quatre priorités pour l’affectation des contrats aidés : l’accompagnement des élèves en situation de handicap, l’urgence sanitaire et sociale, l’outre-mer et les communes rurales.
Afin d’éviter des « sorties sèches » pour les bénéficiaires actuels des contrats aidés, l’État mettra en œuvre un plan d’accompagnement qui permettra de leur donner la priorité en termes de formation professionnelle. Pour cela, le préfet va demander à Pôle Emploi de convoquer systématiquement les personnes dont les contrats arrivent à échéance, afin de leur proposer de manière prioritaire une formation qualifiante ou un reclassement.
Le nombre de contrats aidés global pour l’année 2017 est de 29 367 contrats aidés en région PACA et de 14 267 pour les Bouches-du-Rhône. Parmi ces 14 267 contrats, 12 015 sont des Contrats d’Accompagnement dans l’Emploi (CAE), 838 sont des Contrats Initiative Emploi (CIE), 1397 sont des Emplois d’Avenir (EAV), 17 sont des adjoints de sécurité.
Comment le recentrage se traduit dans les Bouches-du-Rhône ?
Au second semetre 2017, 11 000 contrats aidés peuvent être prescrits dans la région et devront répondre aux priorités fixées par le gouvernement. Dans le secteur non marchand, les 4 040 contrats d’Accompagnement dans l’Emploi (CAE) prévus pour les Bouches-du-Rhône devront donner lieu à une qualification et correspondre aux quatre priorités définies ci-dessus. Parmi ces 4 040 CAE, 1 738 seront affectés à l’Éducation nationale. Une attention particulière sera apportée aux publics prioritaires, notamment les bénéficiaires du RSA.
Concernant les Emplois d’avenir, à hauteur de 640 en PACA pour le second semestre 2017, leur prescription se limitera aux renouvellements qui le justifient, notamment pour permettre des fins de parcours de formation et sous réserve du strict respect par les employeurs de leurs engagements pris en matière de formation et d’accompagnement. Enfin, les Contrats Initiative Emploi (CIE) ne seront plus financés par l’État dans le secteur marchand.
Renforcer la formation et l’accompagnement ciblé
En réduisant le nombre de contrats aidés, le gouvernement souhaite mettre davantage l’accent sur la formation et l’accompagnement ciblé, dont les taux de retour à l’emploi durable seraient plus significatifs. Parmi les mesures allant dans ce sens, a notamment été reconduit, au second semestre 2017, le plan de formation des demandeurs d’emploi. Le but est de réaliser 70 000 formations supplémentaires sur cette période et ainsi d’atteindre 200 000 formations pour l’année 2017.
Le gouvernement va également lancer dès l’automne un grand plan de compétences et de formation pour que des mesures pérennes et durables d’accompagnement vers le retour à l’emploi soient mises en œuvre. « C’est en investissant dans le développement des compétences, le capital humain et l’accompagnement ciblé que l’on augmentera les chances des publics les plus éloignés du marché du travail d’accéder à un emploi », met en avant la Préfecture des Bouches-du-Rhône.