L’Insee PACA et la Chambre des Métiers et de l’Artisanat (CMAR) PACA viennent de dévoiler une étude sur la création d’entreprise sur le territoire provençal. Cette dernière révèle que la région PACA fait partie des plus dynamiques de France en termes d’entrepreneuriat, avec plus de 130 entreprises créées pour 10 000 actifs.
Pour réaliser cette étude, les deux structures se sont intéressées aux entreprises créées en 2010 et à leurs cinq premières années d’existence. L’objectif étant de savoir quels sont les facteurs de réussites de ces entreprises, si elles ont créé des emplois et comment les chefs d’entreprise envisagent leur avenir.
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De nombreuses créations d’entreprises, mais moins de pérennité
En Provence-Alpes-Côte d’Azur, en 2010, 132 entreprises ont été créées pour 10 000 actifs. Une donnée bien supérieure à la moyenne nationale qui s’élève à 86 créations d’entreprise pour 10 000 actifs. Avec la Corse et l’Occitanie, PACA fait ainsi partie des régions les plus dynamiques de l’Hexagone en termes de création d’entreprise.
Avec 132 entreprises créées pour 10 000 actifs en 2010, la @regionpaca est l’une des + dynamiques de #France en termes d’entrepreneuriat pic.twitter.com/lbU82yrZ8g
— TravaillerenProvence (@TravailProvence) 26 juin 2017
La contrepartie de ce dynamisme est une fragilité plus grande des jeunes entreprises. Parmi celles créées en 2010, seulement 55% étaient encore actives en 2015 en PACA contre 60% en moyenne nationale. Avec l’Occitanie, le territoire provençal est le seul de France à avoir un taux de pérennité inférieur au taux national. Une faible pérennité qui touche quasiment tous les secteurs d’activités de la région, à l’exception des activités immobilières et récréatives et de la gestion des déchets.
Néanmoins, malgré cette moindre pérennité des entreprises de la région, le solde reste positif. Ainsi parmi les 132 entreprises créées pour 10 000 actifs en 2010 en PACA, 73 sont toujours actives en 2015, beaucoup plus que les 52 en moyenne pour la France métropolitaine (voir graphique ci-dessous).
Quelles caractéristiques favorisent la pérennité des entreprises ?
Il s’avère que certains facteurs ont une influence systématique sur la durée de vie des entreprises :
- Le secteur d’activité : les entreprises du domaine de la santé, de l’enseignement ou les professions juridiques ont une espérance de vie plus forte que celles de la construction ou de l’hôtellerie restauration par exemple,
- La forme juridique : une entreprise individuelle est moins pérenne qu’une société,
- Le fait de vivre en couple,
- L’expérience antérieure du créateur : avec moins de trois ans d’expérience, l’entreprise a moins de chances de survie,
- L’inscription dans un réseau de clients ou de fournisseurs ayant encouragé et appuyé la création,
- Les moyens financiers investis au moment de la création : plus les moyens engagés lors de la création sont importants, plus la poursuite de l’activité au-delà des 5 premières années est probable. En corollaire, les entreprises comportant des salariés dès leur création ont des chances largement accrues de passer le cap des 5 ans.
Être artisan améliore l’espérance de passer le cap des 5 ans
Excepté dans l’hébergement et la restauration, le taux de pérennité des entreprises artisanales est supérieur à celui des autres entreprises, dans tous les secteurs d’activité où l’artisanat est présent. Lorsqu’on neutralise les effets de structure (moyens à la création, forme juridique…), les entreprises artisanales ont une chance de passer le cap des 5 ans d’environ 5 points supérieure à celle des entreprises non artisanales.
Dans l’artisanat, ce sont les compétences d’un Bac Professionnel, d’un Bac Technologique, d’un Brevet Professionnel ou d’un Brevet de Technicien qui améliorent les chances de pérennité de l’entreprise créée. L’enseignement professionnel en général et plus particulièrement l’apprentissage, très présent dans le champ des professions artisanales, voit ici la confirmation de son intérêt persistant pour nombre d’activités. « 1 chef d’entreprise sur 2 en artisanat est issu de l’apprentissage », met en avant Jean-Pierre Galvez, président de la CMAR PACA.
Plus que les diplômes, c’est l’expérience qui compte, dans l’artisanat : au-delà de dix ans elle améliore encore la durabilité de l’entreprise créée. Parallèlement, la jeunesse du créateur est plus pénalisante dans l’artisanat que dans le reste de l’économie. Ainsi, se lancer avant 30 ans dans la création d’une entreprise artisanale minore les chances de succès alors que ce n’est pas le cas en général.
Les entreprises accompagnées ont + de chance d’être pérennes : celles inscrites à @CMAR_PACA ont un taux de pérennisation > à 80% à 3 ans pic.twitter.com/XilwS2ssKD
— TravaillerenProvence (@TravailProvence) 26 juin 2017
Des emplois créés qui ne compensent pas les pertes
Les entreprises créées en 2010 représentent au démarrage de leur activité 21 600 emplois salariés et non salariés. Cinq ans plus tard, les entreprises toujours en vie n’emploient plus que 18 600 personnes. Une baisse qui s’explique par le fait que des entreprises ont fermé sur la même période, et la perte de ces emplois n’a pas été compensée par la création d’emplois de la part des jeunes entreprises. Entre 2010 et 2015, un tiers des entreprises ont augmenté leur effectif et seulement 5% les ont baissés. Le reste, soit 61% des entreprises, a vu ses effectifs rester stables.
Des chefs d’entreprise qui restent optimistes
Pour autant, cinq ans après avoir créé leur entreprise, 3 créateurs d’entreprise sur 4 sont optimistes : 47% déclarent vouloir maintenir leur activité et 27 % ont pour objectif de la développer. Moins de 10 % confient devoir redresser une situation difficile.
Même s’ils sont peu nombreux à envisager d’embaucher, très peu des entrepreneurs employeurs envisagent de licencier (5 %). Les artisans se projettent de manière similaire. Ils sont un peu plus nombreux à souhaiter maintenir leur niveau d’activité (51 %) et un peu moins nombreux à vouloir la développer (23 %).
Par Agathe Perrier