Les 5 navires découverts en 1974 autour du Vieux-Port sont en ce moment rénovés. Ces témoins de l’Histoire font voyager jusqu’à la fondation de Marseille par les Phocéens en 600 avant JC. 

On remonte près de 2600 ans en arrière, à l’époque gréco-romaine. Le musée d’Histoire de Marseille rénove ces jours-ci ses navires datant des débuts de Massalia. C’est l’occasion de (re)découvrir 5 pièces uniques au monde. Deux d’entre elles sont contemporaines à la fondation de Marseille : une barque du 6ème siècle avant J-C de 9m de long et un navire caboteur de 15m de long.

, Des navires de plus de 2000 ans en rénovation au musée d’Histoire de Marseille, Made in Marseille
 © Sophie Pironnet

D’autres, plus récents, sont des vestiges de l’époque impériale romaine, l’âge d’or du commerce à Marseille. « A la fin du 2ème et au début du 3ème après J-C c’est le début du commerce sur marée haute libre, Marseille était un port dynamique », explique Laurent Védrine, conservateur au musée d’Histoire de Marseille. Le navire de la Bourse, nom qu’il tient de son lieu de découverte, est d’ailleurs la meilleure mais aussi la plus grande empreinte de cette époque avec 23m de long sur 8 de large.

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Le navire de la Bourse, plus grande épave maritime de l’époque gréco-romaine  © Sophie Pironnet

Des témoins ancestraux pour l’histoire navale

Ces vestiges présentent non seulement un intérêt pour la mémoire, mais fait aussi état des techniques de construction des bateaux il y a 26 siècles. « Homer dans l’Iliade parle de bateaux cousus et ici c’est le cas », fait remarquer le conservateur du musée « On cousait les planches les unes avec les autres et on étanchéifiait le tout avec un mélange de cire d’abeille et de résine de pin ». Une autre technique, l’assemblage par tenons et mortaises, témoigne des prouesses navales de l’époque.

De leur côté, les « Sister ships », deux bateaux fabriqués sur un même modèle renseignent sur la collecte des sédiments du port grâce à un trou au milieu de la coque. « On les chargeait, on allait ensuite au large, on tirait la trappe et on laissait tomber les sédiments », développe Laurent Védrine.

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Les « Sister ships »  © Sophie Pironnet

Les visiteurs peuvent découvrir ces imposantes épaves au milieu d’un parcours retraçant l’histoire antique de la première ville de France. Au fil du chemin, des vases, des pots et tout un tas d’autres objets d’époques venus compléter le récit déjà fort dont témoignent ces navires. Leur disposition n’a, elle, pas non plus été laissée au hasard. « Ils sont orientés vers le port, prêts à démarrer pour partir au large », explique Laurent Védrine.

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Laurent Védrine, conservateur au musée d’Histoire de Marseille  © Sophie Pironnet

Une découverte sous Gaston Defferre

1967 : Gaston Defferre, maire de Marseille, envisage de poursuivre les travaux des tours Labourdette sur 3 hectares. En pleine époque des Trente Glorieuses, le début des travaux fait émerger des murs puis un ensemble de remparts. Le chantier se transforme en fouilles archéologiques qui vont durer 15 ans.

« C’est le début d’une prise de conscience de l’importance du patrimoine, ça n’allait pas de soi avant, il fallait aménager », témoigne le conservateur du musée. Au final, plusieurs bateaux seront retirés de la vase, sur la ligne de rivage, entre l’Hôtel de Ville et la Bourse. Parmi eux, 6 pièces vont être conservées. « Imaginez un peu sous un coup de pelleteuse, imaginez un peu l’importance pour les archéologues », se réjouit André Malrait, adjoint au maire chargé du Patrimoine et des Monuments Historiques.

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Site de fouilles de la Bourse © DR

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