Avant son inauguration en 2001, le parc public du 26e centenaire et son célèbre arbre de l’espérance, situé dans le 6e arrondissement, n’était pas le bel espace vert que l’on connaît aujourd’hui, mais une gare de train pour le trafic de marchandises… Reportage.
En se promenant le long du parc du 26e centenaire, difficile de ne pas remarquer divers éléments inhabituels pour un parc : une arche géante, des quais de déchargement, des ponts en pierre… Ce n’est pas une fantaisie d’architecte, le parc a bel et bien été construit sur les fondements d’une ancienne gare ! Et son histoire est plutôt singulière.
Une ligne pour les marchandises allant de « Marseille-Blancarde » à « Marseille-Prado »
A Marseille, au 19e siècle, il fut question de construire la première ligne de chemin de fer qui desservirait la ville. La municipalité accepta d’établir Saint-Charles comme gare terminus, de par son emplacement idéal proche du centre-ville. Mais l’espace disponible était restreint, et ne permettait pas d’accueillir toutes les installations nécessaires aux flux de marchandises et de voyageurs, ainsi qu’à la maintenance du matériel. Il fallait donc trouver un nouvel endroit.
En parallèle, les investisseurs s’intéressaient aux espaces disponibles au sud de Marseille, en réclamant notamment la construction d’une seconde grande gare dans la ville, non loin de la place de Rome, qui est aujourd’hui la place Castellane.
Finalement, ce fut une ligne du Prado, limitée au trafic marchandises qui fut construite. Avant la seconde guerre mondiale, c’est jusqu’à près de 1000 ouvriers qui y travaillaient ! La gare de marchandises du Prado répondait alors au nom de «gare des bordilles» (ordures), car c’est de là que partaient les trains à destination de la décharge d’Entressen, un quartier de la ville d’Istres. Si le pont donnant accès à la gare du Prado est resté, la gare et ses annexes ont depuis complètement disparu.
Cependant, comme la gare du Prado se situait dans un quartier plutôt résidentiel, son importance diminua peu à peu afin de favoriser d’autres gares de marchandises à l’instar du Canet, d’Arenc, ou encore de Mourepiane. Au final, et au milieu du XXème siècle, le tunnel Prado-Carénage puis la gare du Prado furent de plus en plus laissés à l’abandon.
Un projet de réhabilitation de la vieille gare en parc
En 1998, la ville de Marseille décide d’acheter le terrain à la SNCF, d’une surface de 10,5 hectares. A ce moment là, la gare avait totalement perdu de son utilité car elle ne servait plus qu’à la formation des trains transportant les ordures ménagères vers la décharge d’Entressen.
C’est l’occasion pour la municipalité de réhabiliter un endroit abîmé par un site industriel laissé à l’abandon et de créer par cet espace vert de détente et de passage un lien particulier entre tous les quartiers qui bordent la gare. Les travaux ont débuté en 1999 et deux années plus tard, le 23 juin 2001, le parc du 26e centenaire a été inauguré par le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin.
Le parc se veut symbolique, les quatre différents jardins thématiques (provençal, oriental, africain et asiatique) que l’on peut y apercevoir symbolisent à la fois la mixité culturelle des marseillais et l’ouverture de Marseille sur le monde. Mais il veut aussi entretenir un lien entre le passé et présent. Son nom fait référence aux vingt-six siècles d’histoire de la Ville. Certains vestiges conservés de la gare sont ainsi les témoins d’un passé encore vivant dans le souvenir de nombreux marseillais. Comme pour ceux qui ont auront connu la désormais lointaine époque où ce parc était une gare en effervescence.
Merci pour cet article. Il y a néanmoins un souci avec ce poumon vert dans la ville : il semblerait que le sol ne soit pas entièrement dépollué et cela empêcherait la bonne pousse des arbres et des plantes. C’est vraiment dommage car ce jardin pourrait être magnifique, et on a l’impression qu’il vegète un peu…
Avez vous des infos à ce sujet…Bonne journée