Des Marseilais ont conçus les « WizWedge », des chaussures de foot innovantes et performantes qui permettent de jouer en diminuant largement le risque de blessure. Aujourd’hui, plusieurs footballeurs les ont déjà adoptées comme Rod Fanni ou Benoit Cheyrou.
L’idée d’améliorer les chaussures de foot résulte de plusieurs constats. D’abord, c’est dans ce sport que l’on recense le plus de blessures, un joueur se blessant en moyenne six à huit fois pour 1 000 heures de jeu. Et, paradoxalement, les chaussures de football n’avaient jusqu’alors que peu évolué ces 30 dernières années au niveau fonctionnel.
« La chaussure de foot est restée plate et est même devenue obsolète, alors que l’engagement et l’intensité sont aujourd’hui plus importants et que le nombre de kilomètres parcourus augmente régulièrement », explique Jean-Luc Guer, fondateur de WizWedge et podologue de formation.
Jean-Luc Guer décide alors, dès le milieu des années 1990, de repenser totalement l’architecture de la chaussure de foot et de remettre l’aspect sécuritaire en premier plan, tout en misant également sur la performance. Pour cela il a monté sa start-up à Marseille et collaboré avec le Centre Technique de la Chaussure, basé à Lyon, et le Laboratoire de Biomécanique Appliquée de l’Université d’Aix-Marseille (AMU) pour créer ses chaussures innovantes.
Diminuer les risques de fracture de 40%
Jean-Luc Guer a pensé à une nouvelle géométrie de la chaussure de football afin que cette dernière n’assure que des bénéfices au sportif et ne perturbe pas son équilibre postural. Pour rendre cela possible, le podologue a créé une surélévation, appelée « wedge », de la chaussure au niveau du talon par rapport à l’avant du pied. Une différence simple et qui permet, d’après son fondateur, de faire autant d’efforts avec moins de fatigue au bout du compte.
Là où la chaussure se démarque également, c’est grâce à son caractère personnalisable. Il est ainsi possible de changer les caractéristiques dynamiques de la chaussure, le fameux « wedge », en fonction de la morphologie du sportif, de son poids et de ses exigences de pratique, s’il recherche plus de dynamisme, de rebond ou d’amorti par exemple.
« Grâce à ce procédé d’optimisation, on arrive aujourd’hui à réduire jusqu’à 80% des vibrations au niveau des articulations, tendons et muscles. On diminue les contraintes dans les os et donc les risques de fractures de fatigue jusqu’à 40% », met en avant Michel Behr, chercheur au sein du Laboratoire de Biomécanique Appliquée de l’Université Aix Marseille. Avant d’ajouter : « Nous avons aussi établi un gain de près de 30% en termes de restitution d’énergie ».
Des sportifs reconnus déjà séduits
Aujourd’hui, plusieurs sportifs renommés ont déjà adopté les WizWedge. Parmi eux, des Olympiens ou d’anciens joueurs de l’OM comme Benoît Cheyrou, qui officie actuellement dans le club canadien de Toronto, premier ambassadeur de la marque. D’autres l’ont suivi à l’instar de Rod Fanni et Gaël Andonian, actuellement à l’OM, ou Kassim Abdallah, défenseur droit à l’AC Ajaccio.
Toutefois, les sportifs masculins ne sont pas les seuls à avoir été conquis par le concept. Les joueuses de l’équipe féminine de l’Olympique de Marseille, qui évolue en D1, telles que la capitaine Caroline Pizzala et l’attaquante phare Sandrine Bretigny, ont aussi opté pour les WizWedge pour assurer leurs matchs.
À l’assaut du marché du running
Jean-Luc Guer l’assure : l’architecture de ses chaussures de foot, qui offre une amélioration de l’équilibre postural et des appuis ainsi qu’une meilleure prévention des blessures et une optimisation de la performance, est transposable à toutes les disciplines. C’est pourquoi l’équipe travaille actuellement à l’élaboration d’un prototype de chaussure de running qu’elle espère pouvoir présenter en automne 2017.
En attendant, les chaussures de foot WizWedge sont disponibles sur internet, et bientôt en magasin, dans l’optique de « rendre accessible à chacun les produits que les professionnels portent sur les terrains ». Dès le printemps prochain, elles devraient en effet faire leur entrée au sein d’une grande enseigne d’équipements sportifs. Et pour garder le caractère « Made in Marseille » des produits, c’est à Marseille, et plus précisément dans le magasin du centre commercial Grand Littoral, que les premières chaussures de la marque seront mises en rayon.