Chaque année, plus de 30 millions de touristes viennent séjourner dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur dont la majorité à la recherche de loisirs. Une fréquentation touristique qui nécessite la mise en place de mesure pour préserver à la fois le cadre de vie du territoire et l’environnement des espaces naturels.

Avec 31 millions de touristes extra départementaux accueillis chaque année, dont presque 6 millions d’étrangers, nuls doutes que la région Paca attire. Et c’est surtout pour passer des séjours loisirs ou des vacances que les touristes débarquent chaque année en terres provençales. Afin de satisfaire ces nouveaux arrivants éphémères, qui passent toute de même en moyenne sept jours en Provence, les différents acteurs du tourisme se mobilisent pour développer les offres et les services sur place.

1,48 milliard d’euros ont ainsi été investis en 2014 dans le secteur du tourisme en région PACA. Une somme qui place la région au troisième rang des investissements touristiques régionaux, derrière l’Ile de France et Rhône-Alpes. Parmi les secteurs qui bénéficient de ces investissements, les espaces verts et les espaces naturels, fréquentés chaque année par des milliers voire des millions de visiteurs.

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Objectif sur le territoire : un développement touristique durable

En 2014, 301 millions d’euros ont été investis dans les secteurs touristiques du département des Bouches-du-Rhône. Pour autant, comme le rappelle Danielle Milon, présidente de Bouches-du-Rhône Tourisme, le développement touristique doit être garanti sur le territoire mais pas à n’importe quel prix. « Ce développement devra être durable et passera par la recherche d’un équilibre difficile à trouver mais indispensable : celui d’une fréquentation touristique solidaire pour les hommes, les territoires, les espaces », ajoute la présidente.

Le projet des années à venir pour l’organisme de tourisme du département est d’optimiser les impacts positifs du tourisme pour les Bouches-du-Rhône en termes de retombées économiques et d’emplois tout en maîtrisant les effets négatifs en termes de cadre de vie, de préservation du patrimoine ou de protection des paysages. Pour cela, différentes actions ont été imaginées et mises en place petit à petit tant au niveau du cadre de vie des habitants que de la protection des espaces naturels du territoire.

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Pour améliorer le cadre de vie des habitants, Bouches-du-Rhône Tourisme a notamment misé sur le fleurissement de ses villes et villages.

Améliorer le cadre de vie du territoire

Si l’affluence touristique dans le département constitue une chance car elle est porteuse de retombées économiques et génératrice d’emplois, c’est aussi un risque, celui d’altérer de façon irrémédiable le patrimoine de la destination, ses richesses culturelles, naturelles et sociales. C’est pourquoi les politiques touristiques publiques tentent de favoriser l’équilibre entre la nécessité de soutenir le développement économique et l’emploi, et l’urgence de conserver au territoire son intégrité.

Pour améliorer le cadre de vie des habitants tout en favorisant la promotion touristique, Bouches-du-Rhône Tourisme a choisi de miser notamment sur le fleurissement de ses villes et villages. « Le fleurissement a un rôle économique par ses retombées et les emplois générés dans les secteurs de l’horticulture et du paysage, ainsi que dans le domaine du tourisme. Mais il a aussi un rôle social par son aspect fédérateur et éducatif, par la sensibilisation des plus jeunes au respect de l’environnement et à l’effort d’amélioration du cadre de vie », met en avant Danielle Milon. Le département dispose ainsi du label « Département fleuri ». « Cela démontre que l’on peut avoir une identité double, être urbain, industriel, sec et minéral et posséder des zones préservées remarquables, des surfaces agricoles importantes, maîtriser la gestion de l’eau et la valorisation des cultures méditerranéennes », ajoute la présidente.

Bouches-du-Rhône Tourisme travaille aussi avec les collégiens pour instiguer auprès des plus jeunes l’importance de vivre dans un environnement de qualité et non pollué. L’accent est notamment mis sur la nourriture et les circuits courts, autant auprès des jeunes que des professionnels. « Nous mettons par exemple en relation les restaurateurs avec les agriculteurs locaux pour qu’ils favorisent les produits frais issus de nos territoires », souligne Danielle Milon.

Aménager les espaces naturels pour les protéger

Avec ses montagnes ancrées dans les terres, comme la Sainte-Victoire, ou ses Calanques au bord de la Méditerranée, la région Paca, et notamment le département des Bouches-du-Rhône, dispose de sites naturels exceptionnels. Et peut-être même plus que ce que l’on croit puisque 50% du territoire du département est en espace naturel.

Ces milieux naturels, qu’ils soient aussi bien maritimes que terrestres, sont particulièrement fragiles et disposent d’espèces parfois rares dont certaines ne se trouvent que dans la région marseillaise comme la Sabline de Provence par exemple. Malheureusement, ces sites sont aussi  très sensibles aux impacts négatifs de sur-fréquentation ou de mauvais usages des milieux.

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La sabline de Provence

Pour limiter ces effets néfastes, des circuits balisés de randonnées ont notamment été mis en place, dotés d’une signalétique bien spécifique ainsi que de poubelles le long des chemins. Dans le Parc national des Calanques, ces parcours sont littéralement pris d’assaut tout au long de l’année avec environ deux millions de visiteurs qui arpentent les sites chaque année. « Afin de préserver l’environnement, nous avons créé des circuits secondaires pour éviter des fréquentations trop importantes sur des parcours déjà ultra fréquentés. Cela permet en plus aux randonneurs de ne pas toujours emprunter les mêmes circuits », met en avant Danielle Milon.

Pour Danielle Milon, il est important de ne pas interdire les accès à la population pour protéger l’environnement. « C’est en aménageant que l’on préserve, pas en fermant », précise-t-elle. Pour autant, dans certains cas, la fermeture des sites est la seule solution trouvée pour le moment pour garantir leur préservation. C’est ainsi le cas pour la pratique de certaines activités sportives comme l’escalade.

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Par Agathe Perrier

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