Anti Fashion ou la mode japonaise en occident.

Les créateurs japonais. Ce sont les grands noms d’aujourd’hui, et ils ont fait leurs débuts dans les années 60. De Hanae Mori en passant par Takada Kenzo, Issey Miyake ou Kenzai Yamamoto; partons ensemble vers la mode au pays du Soleil-levant.

C’est les années 80 qui marquent un tournant dans la mode et qui seront elles aussi marquées par l’arrivée d’une nouvelle génération de créateurs et de stylistes. Cette période est ponctuée d’une liberté de ton, d’expression et d’excès, empreinte d’une créativité renouvelée.

Anti Fashion, [Chronique de mode] Anti Fashion ou la mode japonaise en occident, Made in Marseille

Pour comprendre la mode japonaise et ses créateurs, il faut avant tout se remettre dans le bain et planter le décor.
Nous sommes en 1980, et en termes de mode, on peut dire que les femmes ont eu ce qu’elles voulaient, et elles n’ont décidément plus rien à réclamer.
Enfin libérées de leurs corsets et de leurs guépières, les femmes se laissent porter par les quatre grands couturiers représentatifs de cette époque Thierry Mugler, Claude Montana, Azzedine Alaïa et Jean-Paul Gaultier.

Mais peu à peu ce climat d’euphorie et d’excès commence à se fissurer pour laisser place à une certaine épure. Des créateurs comme Yamamoto imposent une sobriété poussée dans leurs défilés. On est loin des mises en scènes déjantées de la décennie précédente, les podiums sont sur fond blanc ou noir, souvent au niveau des spectateurs.

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Il s’agit avant tout de privilégier le vêtement lui-même. Les créateurs japonais se démarquent par l’usage de l’asymétrie de tissus froncés, déchiquetés et souvent noirs. Les collections de Rei Kawakubo pour Comme des Garçons sont des ruptures stylistiques particulièrement modernes qui engagent l’Occident vers un nouveau rapport au vêtement. Yohji Yamamoto confirme son goût pour la déconstruction en créant une vision plus sensuelle de la mode qui trouvera son apothéose dans les années 90.

Une sobriété pure et simple, en réaction au ‘trop plein’ de la génération précédente. C’est l’anti-fashion, le courant incarné par des créateurs japonais, belges ou allemands fait table rase de la vision glamour qui triomphe jusqu’alors et marque profondément le style de la fin du siècle.

Yohji Yamamoto déclare: « Je ne suis pas un créateur de mode car je ne cours pas après la tendance ». Dans cet air du temps, le mouvement anti-Fashion exclut le glamour et les couleurs vives emblématiques des golden eighties. Le corps se plein dans des tissus amples, confortables et luxueuses. La démarque des mannequins est glaciale, fragile, lente, le tout dans une ambiance chaotique qui fait référence aux catastrophes nucléaires et écologiques de l’époque.

La finalité n’est pas de paraître mais de disparaître.
Dire non à l’apparence.
« Less is more » est sûrement l’expression qui définit le mieux ce mouvement.

Photos : Hugo Davin


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