Après sept ans à la tête de sa marque d’upcycling Élément Perturbateur, Laetitia Héritier se lance dans une nouvelle aventure artistique en créant une nouvelle marque : Perturbation. Ce changement incarne son désir de laisser place à l’expérimentation et à la création de pièces uniques.
Laetitia Héritier a créé sa marque d’upcycling, Élément Perturbateur, il y a 7 ans à Marseille. Grâce à des bouées d’Aqualand crevées, des voiles de bateau ou encore des planches à voile, elle allie écologie et créativité pour vivre de sa passion. Avec une simple bâche de piscine, Laetitia fabrique des trousses, des bananes, et même des sacs cabas.
Mais son atelier, au 34 rue d’Isly (5e), ne va pas tarder à prendre un autre tournant. « Élement Perturbateur devient Perturbation, c’est une toute nouvelle direction artistique », explique la jeune femme. Quant à l’ancienne marque : « je suis en discussion avec quelqu’un qui pourrait la faire perdurer. Mais ce n’est plus moi qui vais produire ».
Une nouvelle direction artistique, plus expérimentale et moins colorée
La maroquinerie d’Élément Perturbateur va s’effacer peu à peu de l’atelier de Laetitia pour entrevoir quelque chose de nouveau autour de Perturbation : l’expérimentation et la création de pièces uniques. « Ça fait un moment que j’ai envie d’autre chose, qui me ressemble plus. Je veux faire des éléments plus fins. Les bouées, elles sont très épaisses. Et très colorées. Moi, je veux du noir ».
Si l’upcycling reste au cœur de son travail, la créatrice veut exploiter autrement les matériaux récupérés. « Élément Perturbateur, je le voyais plus comme une marque où je revalorisais des matériaux plastiques. Mais Perturbation, ça va plus être un mouvement où je vais expérimenter sur une matière pendant un temps et assumer. Puis changer quand j’en aurai marre ».
Laetitia ne cherche pas à produire en série ou à établir un modèle figé, mais à évoluer librement avec ses créations. Fini les produits standardisés et basiques, place à des pièces uniques et percutantes. « Je veux proposer des pièces entières, des full look récup ».
Et viser toujours plus loin dans l’expérimentation. « Il faut que je m’amuse. Je peux être un bureau d’études aujourd’hui, faire du développement produit. Une vision plus globale et plus artistique de l’upcycling. Avec, parfois, des choses qui peuvent trouver leur place sur un mur sans être portées ».
Créer en collaboration pour sortir de sa zone de confort
Une création a déclenché cette envie de changement, comme un déclic. « Un jour, j’ai fait une armure de phœnix en chambre à air pour un pote. Il est resté deux jours à l’atelier et on a cherché ensemble toutes les matières qui l’intéressaient. À ce moment-là, je me suis dit que c’était vraiment ce genre de travail que j’avais envie de faire ».
Le partage semble désormais primordial dans la création. Laetitia ne veut plus reproduire en série, mais explorer, échanger et créer des pièces en adéquation avec la vision de celui qui les portera.
« J’ai envie de transmettre autour de workshops, par exemple. Que les gens viennent en groupe, qu’on décide quelque chose ensemble, comme un partenariat. Créer plus de liens entre mes clients et moi. On passe quatre jours sur une pièce, et ce n’est jamais la même chose qui en découle. Et c’est cette sortie de zone de confort qui m’attire ».
Utiliser « le détournement pur » pour créer du mobilier original
Laetitia vise aussi d’autres projets à concrétiser. « Je veux faire du mobilier avec de la récupération. C’est une chose qui me tient à cœur depuis des années ».
Dans son local, ces détournements de matériaux sont bien visibles : une barre de baby-foot en guise de barre de cuisine, des portes-gourdes pour remplacer les portes-manteaux… « Je veux faire du détournement pur. On a un objet qu’on récupère, mais comment lui rendre une utilité réelle de mobilier ? C’est ça, mon but ».
Une démarche qu’elle a déjà expérimentée. « J’ai déjà créé un fauteuil avec de la toile de piscine et j’ai cousu une partie gonflable pour faire le coussin. C’est typiquement vers ce genre de création que se dirige aussi le nouveau projet Perturbation ». Ces détournements d’objets seront sa signature. Des éléments de la vie quotidienne qui se réinventeront sous ses mains.
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