Douze femmes lauréates du dispositif d’accompagnement d’Orange ont présenté leurs projets ce 27 février. Nouveauté cette année : la majorité présentent une solution avec de l’intelligence artificielle.
Il flottait un air de fierté à l’Orange Vélodrome ce 27 février au matin. Non pas que l’OM avait remporté un match la veille. Mais 12 femmes entrepreneures de la région ont pitché leur entreprise devant la presse et leurs futurs mentors. Elles seront accompagnées par le dispositif « Femmes Entrepreneuses » du groupe Orange, 7e du nom, pendant 10 mois.
Pitch après pitch, chaque fondatrice a fait de la féminisation de la tech son cheval de bataille, en rappelant un chiffre qui stagne depuis des années. En France, seulement 30% des effectifs dans la Tech sont des femmes. Par ailleurs, une femme sur deux démissionne avant l’âge de 35 ans, souvent « à cause d’une mauvaise première expérience », assure Nathalie Chiurulla.
Cette entrepreneure niçoise a fait ses gammes dans de nombreux secteurs et cabinets de conseil. Elle a transformé ce combat en fondant Meli Consulting il y a deux ans. Son entreprise recrute des femmes « aux compétences techniques avérées » pour leur offrir un accompagnement personnalisé à travers des formations, du mentorat et un réseau d’expertes pour les aider à évoluer et s’épanouir dans le secteur du numérique.
Au-delà de cette féminisation nécessaire, les lauréates du programme se sont largement saisies des enjeux de l’intelligence artificielle. Sept entreprises sur douze portent un projet en ce sens. « Une illustration du bouleversement du numérique », affine Valérie Perotti, responsable communication d’Orange Sud-Est.
Inciter les entreprises à adopter l’IA
Du haut de ses 30 ans, Karen Jouve, a créé Doors3 à Marseille avec son compagnon pour accompagner les organisations et leurs dirigeants dans leurs projets d’innovation grâce à la blockchain, l’IA et les réalités immersives. « Il y a un vrai manque de connaissance sur ce sujet de niche », affirme Karen qui compte acculturer les entreprises.
Même ambition pour Eglantine Germain. Mais avec une dimension « éthique, inclusive et sécurisée » de l’utilisation de l’IA générative. Sa société ICAR Conseil, à Marseille, couvre les enjeux humains, légaux et techniques pour favoriser une transition sereine vers l’IA. Ses clients cibles sont les organisations internationales qui souhaitent développer des stratégies et outils.
Avec Upikajob, fondée à Ajaccio (2A), Laurie Monné propose de réinventer la gestion des ressources humaines grâce à l’IA. Cette solution s’adresse donc aux entreprises de toutes tailles (grands groupes, ETI, PME) et les organismes de formation qui souhaitent améliorer l’engagement et la performance de leurs collaborateurs.
Jennifer Dautremer. Garde ma Licorne (Tallard – 05) est le 1er site d’échange d’entraide en France destiné aux propriétaires équins.
Sophie Hirles. Pure Conseil (Rognac – 13) est un organisme de formation en ligne qui accompagne les porteurs de projets de micro-crèches et les personnes en reconversion souhaitant obtenir le CAP Accompagnant Éducatif Petite Enfance.
Mirabelle Lamoureux. Keeep (Marseille – 13) est la première plateforme de distribution de matériel informatique reconditionné 100 % (re) made in France, dédiée aux entreprises et aux collectivités.
Dominique Brogi. Idomie Digital (Avignon – 84) propose le dispositif MonSherif, une solution IoT dédiée à la sécurité mobile des personnes.
Les femmes développent de nouveaux modèles d’IA
Julia Santi Deletombe, a développé Skilit à Aix-en-Provence, un traitement automatique du langage qui développe avec le monde de la recherche académique, des outils et briques innovantes frugales. « J’ai étudié l’IA dans les années 90 pensant que ça ne me servirait pas », plaisante cette ingénieure d’une cinquantaine d’années.
Dans la même veine, Isabelle Walsh dirige Scanlitt à Valbonne (06), une start-up née du Covid en 2020. Sa solution Artirev simplifie l’accès à la littérature scientifique en garantissant exhaustivité, fiabilité et productivité grâce à une IA. L’outil s’adresse ainsi particulièrement aux chercheurs, étudiants et praticiens ayant besoin de produire des synthèses fiables de la littérature scientifique.
L’IA dans la santé
Pour rester dans la science, Emmanuelle Blanck a fondé Heegee à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (83). La jeune femme pousse a développé le « premier centre de la douleur dans votre poche » pour les patients atteints de rhumatismes inflammatoires chroniques. Basé sur l’IA et les recommandations de la Haute autorité de santé, cette innovation permet de réduire les douleurs et pallie le manque de rendez-vous médicaux disponibles.
De son côté, Raheleh Shayan a fondé la biotech Genxmap à Marseille. Cette entreprise accompagne les chercheurs, hôpitaux et entreprises biopharmaceutiques dans l’exploration du « langage caché de l’ADN et de l’ARN ».
Grâce à l’IA, elle transforme une masse de données brutes en informations exploitables « ouvrant la voie à des thérapies plus ciblées et efficaces » et « réduisant ainsi les effets secondaires et augmentant les chances de succès des traitements ».