La Ville va lancer d’ici quelques jours les appels à projets pour six « pépites patrimoniales » du Nord au Sud de Marseille. Ouvert à tous, il s’agit de trouver une vocation publique et redonner vie à ces bâtiments à l’abandon.
Le pavillon de partage des eaux est un curieux bâtiment du patrimoine marseillais qui s’élève sur la patte d’oie que forment l’avenue des Chutes-Lavie et la rue Jugan. Un toit en pointe couvert d’ardoises dénote avec les tuiles marseillaises. À l’arrière, une immense verrière octogonale au squelette métallique flotte dans les airs.
Le bâtiment a des petits airs « art déco » avec ses quelques mosaïques en céramique. Mais il dévoile aussi des gargouilles aux airs de lions sur ses corniches…
Situé juste au-dessus du parc Longchamp, il est inscrit au titre des monuments historiques. Construit entre 1899 et 1906 après le canal de Marseille, l’édifice servait de bifurcation hydraulique pour alimenter en eau douce des quartiers au nord de Marseille. Il est connu de tous, mais reste secret, car jamais ouvert au public.
Pour l’instant en tout cas. Car il fait partie des « pépites patrimoniales » que la Ville de Marseille veut rouvrir au public en l’invitant à leur trouver une nouvelle vocation.
Six appels à projets publiés « fin février, début mars »
D’ici « fin février, début mars », la mairie va lancer des appels à projets pour six bâtiments de son patrimoine qui dorment depuis des années. Ouverts à tous, citoyens, associations, entreprises, privés, ils devront « inventer, trouver des idées et trouver une nouvelle vie à ce patrimoine dormant […] Et qu’ils s’ouvrent au public », insiste le maire Benoît Payan.
Lieux d’expos, de pratique sportive, culturelle, associative, ou même tournés vers la restauration. « Nous sommes ouverts à l’inventivité de tous », assure l’adjoint à l’urbanisme Éric Méry, insistant toutefois sur la vocation publique.
Bâtisse discrète sur la Corniche, gros bâtiment du boulevard des Dames
En plus du Pavillon de partage des eaux, dont le projet devra respecter la thématique de l’eau, la mairie énumère les cinq autres bâtiments concernés. On trouve une bâtisse discrète de la Corniche Kennedy, au numéro 62, proche du Vallon des Auffes et du Monument aux morts de l’Armée d’Orient. Le projet devra respecter une thématique « culturelle et conviviale » tournée vers cet environnement direct.
La troisième pépite patrimoniale sera un vaste et imposant bâtiment aux airs brutalistes qui trône au 90 boulevard des Dames. Pour celui-ci, la Ville attend un projet de « lieu culturel autour du cinéma et de la formation ».
Deux bastides à saisir à Château-Gombert
Direction le 13e arrondissement au Nord de Marseille, où la mairie attend des projets pour deux bâtiments de son patrimoine. Il s’agit d’abord de la bastide Athéna, fortement dégradée, qui végète depuis des décennies dans le parc du même nom, du côté de Château-Gombert.
C’est dans ce même quartier qu’une autre bastide sera également soumise à un appel à projets. Dans ces deux cas, les citoyens seront invités en amont à participer à des ateliers et visites, pour définir les contours et les thématiques des projets.
Carte blanche pour un trois-fenêtres de la rue Sauveur Tobelem (7e)
Enfin, les candidats auront carte blanche pour le sixième bâtiment proposé par la Ville. Il est difficile de qualifier ce trois-fenêtres marseillais classique, au 63 rue Sauveur Tobelem (7e) de « pépites patrimoniale ». Toutefois, avec moins de contraintes architecturales, il pourra « laisser libre court à l’inventivité des opérateurs pour le futur programme », estime la Ville.
La mairie publiera tous ces appels à projets sur son site dans les prochaines semaines. À bon entendeur !