Le coliving a la cote à Marseille. Si quelques acteurs se partagent le marché depuis 2017, les grandes ambitions de la start-up belge Cohabs renforce l’attrait de ce modèle de colocation améliorée pour les jeunes actifs.

La start-up belge Cohabs, spécialiste de l’aménagement de résidences en coliving depuis 2016, jette son dévolu sur Marseille en 2025. En rachetant deux maisons dans le 4e arrondissement à la Blancarde (15 chambres) et aux Chartreux (20 chambres), l’entreprise envisage de développer pas moins d’une vingtaine de résidences d’ici quatre ans.

La société n’est pas la première à investir dans la cité phocéenne. Depuis 2017, The Babel Community et Colonies se partagent le gâteau avec d’autres petits propriétaires. Colonies gère 32 chambres dans deux maisons du quartier des Cinq Avenues (4e) et The Babel Community en exploite près de 400 entre le Vieux-Port (1er) et la rue de la République (2e).

Les chambres sont prêtes à habiter, sobrement décorées, et donnent accès à de vastes parties communes. Le petit plus ? Une myriade de services additionnels comme une salle de sport, un restaurant, une salle de cinéma, un espace de coworking… voire une piscine.

coliving, À Marseille, la tendance du « coliving » se renforce dans le centre-ville, Made in Marseille
La piscine de la résidence Boudoir de Colonies dans le quartier des Cinq Avenues.

Une arrivée en France 20 ans après les Etats-Unis

Ce concept est né aux États-Unis dans les années 2000 avec l’essor du télétravail, du coworking, la rareté et le coût élevé des logements convenables en centre-ville. Il se distingue de l’habitat partagé, un modèle de logement prisé des seniors qui souhaitent vivre de manière participative.

En effet, le prix des chambres en coliving est équivalent voire plus élevé que le marché. Il faut compter entre 600 et 900 pour une personne seule, contre 1 000 à 1 250 euros pour deux. Tous les services y sont néanmoins inclus dont l’assurance, l’eau, l’électricité, le wifi et le reste des services mentionnés plus haut.

Le coliving s’apparente ainsi à une colocation améliorée, plus « premium », conçue pour « les jeunes actifs, célibataires ou en couples qui s’installent en moyenne un an dans une ville », expose Romain Delebecque responsable d’exploitation chez Colonies.

Le modèle autant plébiscité que contesté

Le renfort de cette offre immobilière ravit Philippe Stefanini, directeur de Provence Promotion, l’agence d’attractivité de la Métropole, régulièrement confronté aux tensions de la pénurie de logements pour attirer les entreprises. « Le coliving est un élément d’attractivité car il favorise la mobilité des salariés », argue l’expert.

Provence Promotion souhaite d’ailleurs « attirer des investisseurs en coliving autour de Provence Studios [Ndlr, studios de cinéma basés à Martigues] » pour loger les intermittents engagés sur des séries. Mais aussi des salariés des usines de Fos-sur-Mer où les projets industriels affluent.

Ce modèle rencontre néanmoins des critiques. « La visée du vivre-ensemble est belle. Mais c’est un beau paquet cadeau pour faire du petit logement qui est le plus rentable », commente Jonathan Cacchia. L’architecte regrette ainsi une « consommation de la ville comme des services » plutôt que de l’habiter pleinement.

De leur côté, les acteurs poursuivent leurs plans d’actions. Cohabs lorgne déjà sur des immeubles dans les quartiers des Réformés, du Camas, notamment du côté de Chave, et de Notre-Dame-du-Mont. Et Colonies vise les 1er, 2e, 5e, 6e et 7e arrondissements pour ses futures implantations.

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