Véritable rouleau compresseur, Euroméditerranée transforme le Nord de Marseille depuis 1995. À l’approche de ses 30 ans, l’opération d’aménagement met en avant son impact économique, avec la création de 56 000 emplois.
La plus grande opération de rénovation urbaine d’Europe a débuté en 1995 à Marseille. « Euroméditerranée fêtera ses 30 ans en 2025, rappelle la présidente de l’établissement public d’aménagement, Laure-Agnès Caradec.
« Il y a un avant et un après pour ce secteur. Le minéral, la zone arrière industrialo-portuaire, ont laissé place aux espaces publics, au végétal, aux logements, aux commerces et aux activités économiques ».
C’est sur ce dernier point qu’elle insiste ce mercredi 13 novembre aux côtés de la directrice, Aurélie Cousi. Le binôme à la tête d’Euromed a souhaité défendre le bilan économique de l’opération.
Et son statut de moteur pour le territoire. « En 1995, Marseille avait perdu 50 000 emplois en 20 ans et 150 000 habitants », retrace la présidente.
Un taux d’occupation supérieur à celui de La Défense
Trois décennies plus tard, elle estime que l’opération a permis de créer « 56 000 emplois » en accueillant 6 000 entreprises et établissements publics ou privés.
D’abord en produisant 756 000 m2 de bureaux. En commençant par le quartier d’affaires entre Arenc et Joliette, qui a servi « à repositionner Marseille en Europe. Avec des marqueurs forts comme CMA CGM », drainant tout un écosystème économique.
Mais aussi en continuant à développer l’hébergement d’entreprises sur toutes les phases de l’opération. Avec un chiffre porté en étendard : le taux de vacance des bureaux sur Euroméditerranée. « Il est de 2 à 3%, soit rien, pour la présidente. À la Défense (quartier d’affaires de la capitale), il est autour de 10% ».
L’emploi en progression de 24% sur Euroméditerranée
Énergie, industries créatives (cinéma) et évidemment le numérique, le territoire devenant un hub mondial d’internet… « Il y a un effet papillon, décrit Laure-Agnès Caradec. Jusqu’à dernièrement, avec des grands groupes comme Free et RTE qui s’installent ».
Aurélie Cousi estime ainsi que « ces dernières années, l’emploi global progresse de 24 %. Avec une dynamique très forte pour le privé, de 32% ».
Les représentantes de l’établissement public estiment que cette attractivité économique est dynamisée par le développement des espaces publics et de l’offre de logements « qualitatifs » d’Euromed.
Une foncière en 2025 pour redonner vie aux pieds d’immeubles
Mais justement, aux pieds des immeubles d’habitation ou mixtes, les activités économiques et commerciales peinent à prendre. Rideaux baissés ou vitrines nues, la problématique des rez-de-chaussée vacants reste présente dans ces nouveaux quartiers.
« Il est important pour nous d’assurer leur animation », appuie Aurélie Cousi. Pour cela, l’établissement public souhaite reprendre la main en développant « une activité foncière ». Un outil d’intervention pour implanter des activités en pied d’immeuble. Elle table sur « 50% de commerces et 40% d’activités productives. Mais aussi une place pour l’économie sociale et solidaire et les services ».
En collaboration avec la Ville de Marseille et la Métropole Aix-Marseille-Provence, cette stratégie devrait débuter en 2025.