La mairie de Marseille souhaite créer le premier Ehpad municipal de la ville, à vocation sociale, dans les quartiers Nord. Elle prévoit d’investir 25 millions d’euros pour créer un lieu de vie intergénérationnel avec restaurant et commerces.

« Sur les 65 Ehpad de Marseille, seuls deux ne sont pas à but lucratif ». Audrey Garino, adjointe municipale à la solidarité pose ainsi le contexte. Ces établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes sont rarement abordables. D’autant plus que « 20% des plus de 60 ans sont sous le seuil de pauvreté » à Marseille.

C’est pourquoi la Ville a décidé de créer un Ehpad municipal, le premier de la commune. Pour ce faire, la municipalité candidate à l’appel à projets de l’Agence régionale de santé (ARS) et du Département des Bouches-du-Rhône.

L’établissement vise à « accueillir un public très social » insiste Samia Ghali, également impliquée sur le projet. La maire adjointe est en charge de l’égalité et l’équité des territoires, comme de la relation avec lʼAgence nationale de rénovation urbaine (ANRU).

Ce n’est pas anodin quand on sait que le projet doit prendre place au cœur des quartiers Nord, dans le 15arrondissement, au pied de la cité Campagne Lévêque, au 462 chemin de la Madrague-Ville. Ici, trône un beau bâtiment, bien que décati par des années d’abandon après avoir accueilli la mission locale.

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L’ancienne mission locale au 462 chemin de la Madrague-Ville

25 millions d’euros pour un  Ehpad de 88 lits

La mairie entend investir « 25 millions d’euros » selon Audrey Garino, pour transformer le site en Ehpad de 88 lits qui sera géré par le centre communal d’action sociale (CCAS).

74 lits seront dédiés à de l’hébergement permanent, et 10 pour des « personnes handicapées vieillissantes », précise l’ARS. Quatre lits supplémentaires serviront à de l’hébergement d’urgence ou temporaire.

Enfin, l’établissement doit aussi proposer un pôle d’activités et de soins adaptés (PASA) de 12 places « permettant d’accueillir les résidents ayant des troubles modérés du comportement ».

Vers un « tiers-lieu intergénérationnel » avec restaurant, café et commerces

Mais, avec un tel investissement, la Ville ne compte pas s’arrêter là. Il s’agit de « créer un équipement public de qualité, beau, ouvert sur le quartier qui en a bien besoin. Une véritable maison ouverte intergénérationnelle », décrit Audrey Garino.

L’adjointe à la solidarité souhaite éviter un site qui fonctionne « en vase clos ». Elle évoque donc « un restaurant ouvert au public », à la manière de l’Ehpad des Jardins d’Haïti. Mais aussi « des commerces, cafés associatifs… En faire un lieu de vie de quartier. Un tiers-lieu intergénérationnel », formule-t-elle.

Vaste chantier, que le chef de la majorité municipale, Joël Canicave, en charge des finances, espère voir aboutir « avant la fin du mandat ». Il faudra d’abord que la Ville remporte l’appel à projets. Mais l’élu est confiant, étant donné l’investissement programmé, et le site généreux dont la commune est déjà propriétaire.

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