La Maison du Figaro, ancien Espace Culture sur la Canebière, va devenir un poste de police municipale central d’ici cet été, annonce le maire de Marseille, Benoît Payan, lors de ses vœux à la presse.
Après des décennies de vocation culturelle sur la Canebière, l’Espace Culture va se transformer en bureau de police municipale annonce le maire de Marseille, Benoît Payan, lors de ses vœux à la presse ce jeudi 11 janvier. « Je vous ai donné rendez-vous ici car nous allons y installer, d’ici cet été, un poste central de la police municipale pour accueillir, protéger les Marseillais et augmenter notre capacité d’action et de déploiement ».
Ce nouveau bureau de police municipal n’aura pas le rôle d’un commissariat, où il est possible de déposer plainte. Il s’inscrit de fait comme un lieu d’échange entre la population et la police municipale. Les habitants pourront y signaler des dysfonctionnements, comme « des petits dégradations de la voie publique ou des incivilités, mais en aucun cas des dépôts de plainte pour les cambriolages et les grandes agressions, un lieu de refuge aussi », précise Yannick Ohanessian, adjoint au maire en charge de la Sécurité.
C’est au numéro 42 de l’artère centrale que trône « la Maison du Figaro », un bâtiment qui tient son nom du grand bazar qu’il était au 19e siècle. L’immeuble, inscrit au titre des monuments historiques, a été dessiné par l’architecte Pierre Pavillon et réalisé par Jean-Claude Rambot en 1675. Jusqu’en 2015, l’édifice était occupé par l’Espace Culture, une sorte d’office du tourisme de la vie culturelle marseillaise.
Cette vocation s’est arrêtée sous le mandat précédent. Hormis quelques réouvertures sporadiques pour des évènements culturels, et notamment pour Manifesta, le bâtiment est resté inoccupé. La municipalité a donc décidé de lui attribuer une nouvelle vie, basée sur la sécurité, devenue une forte problématique dans le centre-ville de Marseille.
« Ça accompagne une volonté de la municipalité de sectoriser sa police municipale. Avant les Jeux d’été, les policiers seront accueillis dans ce lieu pour être dans la proximité avec les habitants. On est ici dans le coeur battant de la ville qui fait face à de nombreux enjeux, et les Marseillais ont besoin d’une écoute attentive », poursuit l’élu à la Sécurité.
La sécurité est devenue une problématique du centre-ville
Le centre-ville et plus particulièrement le quartier de Noailles (1er) subit en effet une montée des tensions entre les habitants et les vendeurs à la sauvette dont la présence s’est intensifiée ces derniers mois. Le collectif Pollak-Aubagne plaide pour une présence policière permanente afin de remettre de l’ordre, attendant une réponse ferme et coordonnée des pouvoirs publics.
Avec la création de bureaux de police municipale délocalisés, « des lieux d’action, d’accueil et d’écoute », le maire veut renouer le dialogue entre les habitants et la police.
Dans cette perspective et face aux problématiques différentes selon les quartiers de la ville, Benoît Payan annonce construire, dans les prochains mois, un autre bureau dans le sud, puis deux autres suivront dans le nord et dans le centre de la Ville.
Ces antennes qui viennent compléter les bases de la police municipale au nombre de 3 aujourd’hui qui ne sont elles pas ouvertes au public : celle de Plombières, de Vallier et une prochaine qui ouvrira à Haïfa en lieu et place de l’ancien commissariat national.
Par ailleurs, la brigade maritime de 40 policiers est installée dans la Marina du Roucas Blanc, en vue de la sécurisation des Jeux olympiques. La brigade VTT a quant à elle ses quartiers à Longchamp.
Cette réorganisation doit aussi permettre d’absorber l’augmentation des effectifs de la police municipale, engagée depuis 2020. En 3 ans, 140 agents ont renforcé les 400 policiers municipaux. D’ici fin 2026, la Ville espère recruter 260 postes supplémentaires pour atteindre 800 agents.