Quatre anciens étudiants d’Aix-Marseille Université ont trouvé le moyen de révolutionner la technologie qui permet de transformer l’énergie de ses pas en électricité. Le rendement serait potentiellement supérieur pour un coût d’installation moindre ! Made in Marseille a rencontré l’une des fondatrices de ce projet baptisé « Les pieds de Zoé ».
Découvrez notre reportage sur cette technologie installée un peu partout dans le monde
Le fait de transformer l’énergie de ses pas en électricité pour éclairer des lampadaires ou alimenter des prises électriques ne date pas d’hier. Certaines infrastructures du monde, comme l’aéroport de Londres-Heathrow ou le stade de Mineira au Brésil, se sont ainsi dotées de dalles rigides qui, une fois que l’on marche dessus, récupèrent l’énergie mécanique des pas pour la transformer en courant électrique. Même en France de telles dalles ont été installées comme à la gare de Saint-Omer ou dans les bureaux parisiens de la SNCF.
Bien que cette technologie existe depuis de nombreuses années, elle reste très coûteuse notamment lors de son installation. Un problème que d’anciens étudiants marseillais d’Aix-Marseille Université (AMU) ont réussi à solutionner en imaginant ce même concept mais avec un revêtement différent.
Un sol souple comme différence principale
Si aujourd’hui Yasmine, Annie, Élisa-Laure et Romain ne sont plus étudiants, c’est bel et bien pendant leurs études qu’ils ont eu l’idée de créer « Les pieds de Zoé ». Le principe de leur projet peut se résumer en une phrase : il s’agit d’un module créé pour récupérer l’énergie mécanique des pas et la transformer en électricité. Et contrairement à ce qui a déjà été fait, le mécanisme repose sur un sol souple et non rigide.
« Nous avons voulu démocratiser cette technologie qui, jusqu’à maintenant, coûtait très cher à l’installation. Contrairement à un sol rigide, le sol souple peut s’installer par-dessus un sol existant et ne nécessite pas de travaux. C’est ça la grande différence ! », met en avant Yasmine Boum-Sied, l’une des cofondatrices des Pieds de Zoé.
Comme avec les dalles rigides, il suffit de marcher sur le sol souple pour que celui-ci se comprime et que le poids du pas se convertisse en électricité. Si avec une dalle rigide un pas peut créer jusqu’à 7 watts, le sol souple devrait normalement permettre de générer encore plus d’électricité. Pour autant, impossible de savoir exactement à quel niveau pour le moment car cette technologie n’existe pas et doit être développée pour que les premiers tests puissent être effectués.
Marseille première ville à être équipée ?
Puisque le projet est né à Marseille, l’équipe aimerait installer ses premiers sols, qui devraient sortir au cours de l’année 2018, dans cette même ville. Les endroits à forte affluence comme la gare Saint-Charles ou les transports en commun par exemple sont idéaux pour cette technologie car plus il y aura de passage, plus d’électricité sera produite.
« Dans une station de métro, cette technologie pourrait permettre d’alimenter l’éclairage, de faire fonctionner la billetterie ou même les portiques à l’entrée et à la sortie, etc. L’énergie produite dépend des hommes : plus ils sont nombreux dans un même lieu plus cela ouvre les possibilités », explique Yasmine Boum-Sied.
À la différence d’un sol rigide, le sol souple des Pieds de Zoé peut même s’installer dans les foyers. Un particulier pourra par exemple l’installer dans un couloir pour éclairer son passage grâce à l’énergie de ses pas. Plus besoin d’interrupteur alors et cela évitera en plus le gaspillage d’électricité en cas d’oubli d’extinction de la lumière.
Un projet lauréat de plusieurs concours
Le projet « Les pieds de Zoé » a déjà été reconnu et récompensé. C’est d’ailleurs lors d’un concours organisé par l’AMU, les « 36h chrono de la création d’entreprise », que les quatre étudiants l’ont imaginé. Ils l’ont ensuite présenté au programme Les Entrepreneuriales PACA où il a reçu le prix 2015 de la startup et le prix de l’entrepreneuriat au féminin.
Plus tard, le projet a également été lauréat du prix PÉPITE Tremplin pour l’entrepreneuriat étudiant lancé par le Ministère de l’Éducation Nationale, de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur avec une dotation de 5 000€. Une somme qui permet aux quatre anciens étudiants de lancer la machine mais qui toutefois n’est pas suffisante. C’est pourquoi ils sont activement à la recherche de partenaires et de financements pour mener à bien ce projet des plus prometteurs.
Par Agathe Perrier