Les premières pousses de posidonie ont été observées dans la pépinière expérimentale, plantée en mai dernier dans la baie du Prado à Marseille. Un premier résultat encourageant.

« C’est un premier résultat encourageant », commente Hervé Menchon, adjoint au maire de Marseille en charge de la biodiversité marine. Il évoque les premières observations d’une expérimentation unique au monde : la tentative de plantation d’un champ sous-marin de posidonie de 150 m2 au large de la ville, à 25 mètres de profondeur.

Baptisée Reposeed, cette expérience opportuniste a été lancée en début d’année, comme nous vous le racontions. En effet, la canicule estivale 2022 avait déclenché une floraison massive de cette plante aquatique, entrainant l’échouage de milliers de graines sur les côtes. Le Groupement d’intérêt scientifique (GIS) Posidonie avait alors décidé de mettre à profit cette anomalie en récoltant 10 000 graines pour les replanter.

Cette pépinière aquatique a ainsi été lancée en mai 2023 au milieu des récifs artificiels de la baie du Prado, et dans la nouvelle aire marine protégée de 850 hectares englobant le Frioul. Trois mois plus tard, « environ 10 % des graines ont germé. On observe des premières pousses de 6 à 10 centimètres », se réjouit Hervé Menchon. Il faudra toutefois attendre la première année avant de se prononcer sur un réel succès de l’opération.

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Les pousses observées lors de la plongée d’observation. Photo : D.R.

Une expérience qui suscite beaucoup d’attentes

Mais l’enjeu est de taille. Cette plante aquatique est aussi fragile qu’importante pour l’écosystème méditerranéen. Elle permet le développement de la faune tout en produisant de l’oxygène. Qualifiée de « poumon de la Méditerranée », elle capture énormément de CO2. Jusqu’à 1 500 tonnes par hectares, plus qu’une forêt terrestre selon certains scientifiques. Une donnée importante face au réchauffement climatique.

Oui, mais la posidonie est menacée par les activités humaines, notamment les ancres de navires qui arrachent les herbiers. Ces derniers se développent difficilement et très lentement.

C’est pourquoi de nombreuses initiatives visent à les protéger, mais aussi à redévelopper cette plante. Parmi diverses tentatives dans ce sens, aussi coûteuses que complexes et incertaines, cette expérimentation est porteuse d’espoir. D’abord par son principe simple de récolte et de plantation en conditions naturelles ou sous des nappes de fibres de coco. Mais aussi par son coût faible.

Le budget de l’opération Reposeed est aujourd’hui estimé à 30 000 euros, que financent la Ville de Marseille et la Fondation de la Mer. Le conseil municipal de ce vendredi 15 septembre actera son enveloppe de 15 000 euros. Avant de lancer officiellement en octobre son grand « Plan posidonie » avec un budget estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros.

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Mise à jour jeudi 14 septembre à 16 h : dans une première version, la Ville précisait que l’Agence de l’eau finançait pour moitié le projet. Il s’agit en réalité de la Fondation de la Mer.
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