La présidente du Département des Bouches-du-Rhône, Martine Vassal, annonce vouloir expérimenter le port de l’uniforme dans les collèges.

C’est un post qui ne passe pas inaperçu. En cette nouvelle rentrée scolaire, marquée par l’entrée en vigueur de l’interdiction du port de l’abaya et du qamis au sein des établissements scolaires en France, la présidente (DVD) du Département, Martine Vassal, annonce vouloir expérimenter le port de l’uniforme dans les collèges des Bouches-du-Rhône.

« Pour les jeunes, la tenue vestimentaire est souvent source de comparaison, de jalousie, voire de harcèlement et d’exclusion, explique-t-elle sur X (anciennement Twitter). S’il ne règle pas toutes les inégalités, l’uniforme gomme les différences sociales et permet une meilleure intégration des élèves ».

Par ailleurs, selon elle, « si la tenue scolaire obligatoire contribue à renforcer la sécurité des élèves en facilitant leur identification ainsi que celle des intrus éventuels au sein de l’établissement, c’est aussi un gain de temps et de pouvoir d’achat pour les familles ».

Une prise de position qui intervient dans le sillage d’autres, à l’instar de celle d’Éric Ciotti. Le président des Républicains a assuré dans les colonnes du Journal du Dimanche (JDD) vouloir expérimenter le port de l’uniforme dans les collèges de son département des Alpes-Maritimes.

« Il y a bien d’autres sujets à régler »

Dans la perspective de mettre en place une expérimentation, Martine Vassal souhaiterait lancer une grande concertation avec l’Éducation nationale et les parents d’élèves.

Pour Christophe Merlino, président de la FCPE des Bouches-du-Rhône « il y a bien d’autres sujets à régler dans les collèges que le port de l’uniforme ». Les syndicats préfèrent aborder les questions de l’apprentissage, du nombre d’élèves par classe, des enseignants…  Le président de la FCPE évoque d’autres problématiques qui surviendraient avec le port de l’uniforme comme le coût. « Qui va payer ? » Et d’ajouter : « si la discrimination ne se fait plus par l’habit, elle va se faire par les baskets ou les bijoux. Pour nous, il n’y a pas trop de sujet ». 

« Je ne veux pas d’une école rétrograde »

Interrogé à ce sujet, alors qu’il fait la rentrée ce matin dans l’école Peyssonel dans le 3e arrondissement de la cité phocéenne, le maire de Marseille, Benoit Payan, a indiqué vouloir se tenir à l’écart des polémiques et des « discours fabriqués autour de la rentrée autour des habits, c’est la fashion week en fait ! ».

Pour l’élu, il est préférable de « donner plus de moyens aux écoles et aux élèves pour pouvoir travailler. Je ne veux pas d’une école rétrograde bien au contraire. Je souhaite qu’on puisse donner aux enfants les moyens de s’épanouir ». Des débats autour de l’abaya et de l’uniforme sont « très politiques » juge-t-il, « et clivants ». « Moi, mon sujet ce n’est pas l’uniforme. Je sais que certains pensent que c’est l’essentiel, pour moi, l’essentiel, ce sont les petits ».

Le recteur d’académie Aix-Marseille favorable à une réflexion

Le recteur d’académie Aix-Marseille, Bernard Beignier, qui était aux côtés de Benoît Payan, ce matin,  s’est dit favorable à une réflexion sur le port de l’uniforme. « Pourquoi pas ? Cela peut-être intéressant », a-t-il précisé à nos confrères de La Provence. Il a néanmoins souligné que l’expérimentation – si elle devait se faire – devra couvrir « tous les quartiers et que l’on détermine qui fournit la tenue », précisant que « la possibilité de réglementer les tenues scolaires existe déjà dans les règlements intérieurs ». 

« Les modalités d’expérimentation dès l’automne » 

De son côté, l’exécutif a confirmé être en faveur d’une expérimentation « pour faire avancer le débat », a indiqué ce lundi 4 septembre le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, au micro de RTL. Si pour lui, le retour de l’uniforme n’est « pas une solution miracle », il estime que la mesure « mérite d’être testée (…) assez vite, a-t-il insisté. Le meilleur moyen de se faire une idée est de tester les choses dans les établissements ». 

Le ministre a indiqué qu’il annoncerait « les modalités d’expérimentation dès l’automne », sans donner davantage de précisions. En attendant, Gabriel Attal invite déjà les « élus intéressés » par cette expérimentation à se rapprocher de ses services. « Je souhaiterais qu’il puisse y avoir des territoires et des établissements différents – écoles primaires, collèges lycées -, qu’on ait une vraie méthodologie d’évaluation et qu’on regarde ensuite si c’est utile ou pas pour les élèves ».

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