Après une interview dans laquelle il s’est livré sur son attachement à Marseille, Philippe Carrese, écrivain et réalisateur notamment de la série Plus belle la vie, nous révèle « son Marseille » : ses préférences, ses coups de cœur mais aussi ce qu’il aimerait changer.
Expatrié à Paris pour ses études après une enfance à Marseille, c’est finalement dans sa ville d’origine que Philippe Carrese a fait le choix d’exercer son métier de réalisateur. Aujourd’hui, il fait d’ailleurs partie de la dizaine de réalisateurs de la série à succès Plus belle la vie dont l’intrigue principale se passe à Marseille. Et en parallèle, c’est aussi une carrière d’écrivain qu’il mène de front.
Si Marseille a souvent été au cœur de ses différents projets télévisuels et romanesques, Philippe Carrese s’en est éloigné ses dernières années, autant professionnellement qu’affectivement. Malgré tout, cette ville qui l’a happé il y a plus de trente ans continue sa force d’attraction au point qu’il lui est impossible de la quitter. Du moins pour le moment.
Retrouvez l’interview intégrale de Philippe Carrese
Made in Marseille – Bonjour Philippe. Si vous ne deviez retenir qu’un seul lieu à Marseille, quel serait-il ?
Philippe Carrese – La Corniche. C’est un lieu superbe, une vraie respiration et il y a une vue sur ce qui fait tout l’intérêt de Marseille comme la mer et les montagnes. C’est vraiment l’endroit où je passe même quand je n’ai rien à y faire. Des fois je vais à Aubagne mais je fais le tour de la Corniche pour rejoindre l’autoroute !
Un film qui représente le mieux Marseille
Selon moi, le film qui raconte vraiment Marseille tel que la ville était à cette époque est « Comme un aimant » d’IAM. Ils ont fait ce film il y a environ 15 ans et je trouve que même s’il est maladroit, il est d’une justesse incroyable. C’est quelque chose qui m’a épaté.
Un livre
Celui de Philippe Pujol « La fabrique du monstre » (sortie en janvier 2016 ndlr). On n’est pas dans un roman car il y raconte la réalité et cette réalité, on n’arriverait même pas à l’imaginer pour écrire un roman. Elle est dix fois plus intéressante, tragique, cruelle et intense que ce que l’on peut faire dans un roman où l’histoire est fictive.
Marseille en trois mots
Insupportable à cause de l’incivisme, du n’importe quoi, de l’amateurisme et de l’arrogance de l’inculture. Mais après il y a aussi indispensable, c’est très paradoxal mais je suis tellement attaché à cette ville que je ne peux pas m’en passer ! Et magique par rapport à la beauté des paysages, de la lumière et même des gens. Il y a un potentiel humain génial qui est inexploité.
Trois choses pour changer Marseille
Je mettrais des salles de cinéma d’art et d’essai où on peut voir des films en VO et dans des bonnes conditions. Je ferais aussi en sorte que le vrai centre-ville revive vraiment en termes de culture car une ville doit vivre et les gens doivent pouvoir se réapproprier le centre-ville. Enfin je ferais en sorte que les gens se retrouvent, qu’il y ait des lieux pour ça et qu’ils aient les moyens de transport pour le faire. Même si ça va un peu mieux depuis Marseille Provence 2013, ce n’est quand même pas optimal.
Par Agathe Perrier