Accolée au Mucem, la réplique de la grotte Cosquer connaît un succès à la hauteur de ses ambitions. Depuis son ouverture en juin 2022, elle s’est imposée comme une étape incontournable dans la cité phocéenne.
Plus de 800 000 visiteurs locaux et internationaux se sont déjà pressés pour explorer Cosquer Méditerranée, la copie de la Grotte Cosquer, bijou de la Préhistoire découvert dans les Calanques en 1985 par le scaphandrier Henri Cosquer et ses équipes. Entre ombres et lumières, plongée dans le passé, 33 000 ans avant notre ère.
La Plage
Cette pente lisse et glissante, surnommée “la plage”, est une parfaite réplique du point d’accès de la grotte Cosquer. Après avoir traversé à la nage un tunnel immergé long de 135 mètres, c’est à cet endroit que tous les scientifiques accostent et déposent leur matériel de plongée avant de commencer l’exploration piétonne de la grotte.
La main
On l’appelle la “main de la découverte”. Voici la reproduction du premier signe d’art pariétal qu’ont observé, le 9 juillet 1991, Henri Cosquer et ses moniteurs de plongée, Pascal Oriol, Cendrine Cosquer et Yann Gogan. Alors qu’ils explorent la grotte dans la pénombre, ce dernier pose sa lampe sur un bloc de calcaire. Au détour d’un faisceau lumineux, l’équipe découvre par hasard cette grande main rouge, réalisée en pochoir négatif avec de
l’argile. Comme un signe de salutation dans cette cavité submergée, qu’ils pensaient vide de tout signe de passage. En tout, 69 mains d‘adultes, certaines aux doigts manquants, ornent les parois de la grotte Cosquer.
En tout, 69 mains d‘adultes ornent les parois de la grotte Cosquer.
Les chevaux
Véritable bestiaire préhistorique, la grotte Cosquer abrite 177 représentations d’animaux de onze espèces différentes. L’une des plus remarquables, le “panneau des petits chevaux”, dépeint trois équidés de l’espèce Equus caballus gallicus. Sauvages et indomptables, ces animaux ont probablement marqué les esprits des hommes du Paléolithique supérieur lorsqu‘ils se déplaçaient en troupeaux à travers les plaines. L’œuvre originale, esquissée il y a 20 000 ans, risque d‘être la première à disparaître de la vraie grotte : elle est abîmée chaque année par l’élévation du niveau de la mer, liée à la montée globale des eaux ainsi qu’au phénomène de surpression dans la cavité.
Le lion
Le lion des cavernes, Pantera spelaea, était le plus gros prédateur terrestre du Paléoli
thique supérieur. Cette espèce de grand félin, disparue il y a environ 11 000 ans, était souvent représentée en posture de chasse dans les grottes préhistoriques. Sauf à Cosquer, où une petite tête de mâle à l’expression presque amicale semble sourire aux visiteurs.
Dans la Galerie Méditerranée, l’espace didactique dédié à l’interprétation de la grotte, on peut se retrouver nez à nez avec la reproduction plus vraie que nature d’un lionceau de cinq mois retrouvé congelé dans le permafrost sibérien.
Reportage photo Olivia Chaber.
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