Ce jeudi 15 juin 2023 marque un nouveau tournant pour l’écoquartier des Fabriques, situé entre la station de métro Gèze et le marché aux puces, avec la pose de la première pierre du futur siège de RTE Méditerranée.
Un bâtiment de 13 000 m2, imaginé par les architectes Vincent Lavergne et Kardham Architecture, est en train de sortir de terre du côté de la frange nord du périmètre Euromediterranée. Il prendra le nom symbolique de « Massilia, un nom choisi à la suite d’une concertation avec les salariés » annonce le président de RTE France, Xavier Piechaczyk. Il devrait être inauguré en octobre 2025.
Ce projet s’inscrit dans la volonté d’investissement sur le territoire du gestionnaire du Réseau de Transport d’Electricité français. « La consommation de la région en électricité devrait doubler d’ici 2035, il faut donc construire des infrastructures électriques adaptées. Pour vous donner un ordre de grandeur, nous avons prévu d’investir 800 millions d’euros dans les infrastructures de la région d’ici 2026, et nous créons de l’emploi » argumente Xavier Piechaczyk.
Un bâtiment à la pointe de la sobriété énergétique
Plus de 500 salariés seront réunis dans deux ans et demi dans ce nouveau bâtiment certifié HQE, « moderne et performant, à la pointe de la sobriété énergétique, souligne Sabine Bourrut-Lacouture Lepine, directrice générale Immobilier d’Entreprise France chez Bouygues Immobilier, maitre d’ouvrage aux côtés de Linkcity. Il sera alimenté par la boucle à eau de mer, doté de panneaux photovoltaïques en toiture et d’un système de récupération des eaux de pluie. C’est un signal fort pour les habitants du quartier ».
Le siège Méditerranée sera « fonctionnel et modulable pour accompagner le développement et l’évolution des activités de l’entreprise » précise Xavier Piechaczyk. Il regroupe sur un même lieu l’ensemble des métiers de RTE, comme notamment ceux dédiés à l’entretien du réseau électrique à haute et très haute tension, ou la gestion en temps réel des flux électriques.
Le parti pris d’investir dans un quartier en pleine mutation
« Venir à Euromed n’est pas un choix innocent, c’est mon souhait qu’un opérateur national s’engage dans cette ville. On a choisi ce site pour deux raisons, pour son emplacement sur un territoire de renouvellement urbain avec un tissu dense, et parce qu’on est une entreprise engagée dans la cité, qui a des valeurs et qui les assume. On est fier de pouvoir participer à du développement urbain, on est fier de dire qu’on est presque un précurseur de ce bout d’Euroméditerranée » confie le président de RTE. Un choix fortement plébiscité par les élus locaux, avec en tête Laure-Agnès Caradec, présidente d’Euroméditerranée.
« Vous avez fait le bon choix de vous implanter ici. Ce bâtiment viendra s’inscrire dans cet îlot des Fabriques avec une composante économique forte, argue l’élue. C’est un endroit stratégique pour tous vos collaborateurs, à côté des entrées d’autoroutes, du métro, des futurs campus dédiés au numérique Théodora et la Plateforme, de nouveaux logements, du futur parc de Aygalades… Ici, c’est un écosystème économique important qui se développe ».
Reste que le quartier est encore largement investi par les vendeurs à la sauvette, les biffins, dont les activités illégales jouxtent le futur siège de RTE. « Ce n’est pas un problème pour nos collaborateurs, on en a parlé, au début il y a eu un peu d’appréhension, mais on les a fait venir, on leur a fait visiter et on leur a présenté les projets. Nous, on arrivera fin 2025 et le quartier va encore changer d’ici là, il faut avoir une vision et se projeter dans le quartier à 2030 » balaye Xavier Piechaczyk.
Pour assoir son implantation dans un secteur de la cité phocéenne où la question de l’accès à l’emploi est cruciale, RTE devra aussi jouer la carte de l’emploi local, comme le défend Samia Ghali, maire adjointe de Marseille : « je remercie RTE d’avoir fait confiance à Marseille et d’avoir choisi les quartiers Nord. Vous aviez le choix d’aller partout. J’espère que les embauches sur les postes se feront auprès de gens du quartier ».
« RTE va recruter en 2023 entre 700 et 800 personnes dans toute la France, répond Xavier Piechaczyk. On recrute partout et on recrute ici. On ne se pose pas la question de savoir si ces salariés viennent des quartiers Nord ou pas. On recrute avec des compétences bien sûr, mais aussi des personnes qui ne sont pas diplômées, et on sait les former ».