De la Côte Bleue jusqu’à La Ciotat, la 20e édition de l’opération Calanques Propres se déroulera ce samedi 3 juin. Elle vise à réduire les déchets sauvages et à récolter de nouvelles données.
Voilà 20 ans que l’opération Calanques Propres existe. Ce week-end, de la Côte Bleue à La Ciotat, l’association MerTerre, à l’origine de l’initiative, continue sa lutte contre les déchets abandonnés.
Chaque année, citoyens, randonneurs, kayakistes, escaladeurs et plongeurs se réunissent aux côtés d’une soixantaine de structures que regroupe l’association MerTerre pour l’occasion. L’année dernière, ils étaient 1 434 à participer à l’opération.
Mobilisation sur 39 spots du littoral
39 spots de nettoyage seront installés le long du littoral, allant même jusqu’à Saint-Cyr-sur-Mer, dans le département du Var. Entre 2017 et 2022, dans le Parc national des Calanques, plus de 300 000 mégots de cigarettes, plus de 8 000 bouteilles de verre et canettes et un total de 12 tonnes de déchets ont été ramassés.
Sur tout le littoral, la précédente édition, en 2022, avait quant à elle permis de récolter 79 m3 de déchets qui ont ensuite été traités par la Métropole. Un peu moins qu’en 2021. Le volume collecté s’élevait alors à 134 m3. Un chiffre révélateur de la forte pollution sur le littoral marseillais.
« Oui, on a du retard à Marseille, mais on sait se mobiliser », lance Christine Leuthy, directrice régionale Sud-Est de CITEO, le groupe spécialisé dans le recyclage, qui collabore avec l’association MerTerre. D’autres acteurs du territoire collaborent ensemble comme le Parc national des Calanques, la Métropole Aix-Marseille-Provence, les CIQ, des associations environnementales, des sociétés privées mais aussi des clubs nautiques et de plongée.
« Il faut changer nos comportements »
Hormis « nettoyer et fédérer », l’opération Calanques Propres a pour but de « sensibiliser et influencer les autorités publiques ainsi que les entreprises ». De grandes marques telles que Heineken, Coca Cola et Cristalline s’engagent dans l’opération de ramassage. Leurs produits représentent aussi les marques de boissons les plus retrouvées dans le Parc national des Calanques lors des ramassages.
La consommation nomade et les usages festifs sont à l’origine de nombreux déchets de boissons abandonnés. « Les choses avancent, mais on en a marre de ramasser. Il faut changer nos comportements », martèle Isabelle Poitou, directrice de MerTerre.
Une remontée des données au niveau européen
Depuis 2009, le Comité France Océan et le ministère de la Transition écologique et solidaire travaillent avec l’association MerTerre, qui chaque année récolte des données dans le cadre de ses opérations de ramassage.
Ces études servent à mesurer la quantité, la typologie et l’origine des déchets sauvages, le but étant d’assurer un suivi des sites pollués. Avec le réseau ReMed Zéro Plastique, lancé en 2019 en partenariat avec le Muséum National d’Histoire Naturelle et avec le soutien de la Région Sud et du Ministère de la Transition Écologique, 140 structures collaborent désormais pour échanger leurs données obtenues sur diverses opérations de collecte de déchets.
Ces diagnostics quantitatifs et qualitatifs sont également transmis au niveau de l’Union européenne afin d’adapter les plans de lutte contre cette pollution majeure. De quoi alimenter la réflexion des dirigeants européens qui, depuis quelques semaines, au siège de l’Unesco, négocient un nouveau traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique.