Les rendez-vous « Plan de travail », financés par la Métropole Aix-Marseille-Provence, mettent en lien les demandeurs d’emploi et les recruteurs à travers des matinées de cuisine aux côtés de chefs étoilés.

Réunir des demandeurs d’emploi et des recruteurs autour de la confection et la dégustation d’un repas, en présence d’un chef cuisinier reconnu : telle est la recette du projet d’insertion professionnelle « Plan de travail », une série de dix événements qui visent à lever les freins à l’emploi des publics discriminés.

Cette opération, coordonnée par le réseau d’entreprises Face Sud Provence et financée par la Métropole Aix-Marseille-Provence, propose aux candidats une démarche alternative aux méthodes de recrutement traditionnelles, en-dehors des codes d’un salon de l’emploi ou d’un entretien de job dating.

Un premier rendez-vous au restaurant Le République

La première séquence de Plan de travail a eu lieu ce lundi 3 avril au restaurant Le République (2e). Sous les consignes du chef doublement étoilé Michel Portos, un groupe de six demandeurs d’emploi, cinq collaborateurs d’entreprises et trois acteurs de l’insertion professionnelle concoctent une déclinaison de carotte aux agrumes pour accompagner un filet de lotte.

Parmi les recruteurs, de nombreux secteurs sont représentés, avec le Seramm (Service d’assainissement Marseille Métropole), Leroy Merlin, les Villages Club du Soleil, Job Link, ou encore la plateforme de service à domicile Domino Family. La cuisine vient alors servir de support à la mise en relation professionnelle.

« Un cadre moins strict » pour le recrutement

« En tant qu’employeur, dans une cuisine, on va très vite voir quelqu’un qui est autonome, organisé, collaboratif, enthousiaste, constate Claude Martin, responsable du développement social et de l’inclusion au Seramm. Les savoir-être de chacun vont émerger. Le recruteur, mais aussi la personne en recherche d’emploi, vont tout de suite savoir s’ils ont envie de travailler l’un avec l’autre ».

Les candidats, aux profils différents, ont été orientés vers le projet via Pôle emploi ou la Mission locale. « C’est un cadre moins strict pour rencontrer des gens. Tu t’enlèves certaines barrières, et c’est plus facile de discuter », observe Ahmed, qui souhaite devenir animateur social. Le jeune homme de 18 ans a eu l’occasion d’échanger avec la personne en charge du recrutement au Village Club du Soleil de la Belle de Mai.

À l’issue de ce temps de cuisine et du repas collectif, les représentants d’entreprises s’engagent à proposer un suivi à au moins un candidat au cours d’une rencontre individuelle. Qu’il s’agisse d’un stage, d’un parrainage, d’une visite d’entreprise, d’une mise en réseau, d’une évaluation en milieu de travail, et plus si affinités, d’une proposition de poste.

Dix événements à Marseille et dans le département

Le projet dispose d’un budget de 50 000 € de la Métropole Aix-Marseille-Provence, dans le cadre du Plan de prévention et de lutte contre la pauvreté soutenu par l’État.

Alors que le taux de chômage s’élève à 8,6 % dans le département des Bouches-du-Rhône, et 14,6 % dans la métropole*, le vice-président de l’intercommunalité délégué à l’emploi et à l’insertion Martial Alvarez rappelle que « la spécificité [du] territoire, c’est que le chômage est assez sclérosé : les gens en situation de demande d’emploi le sont pour la plupart depuis très longtemps, ce qu’il fait qu’il y a beaucoup de chemin à faire pour faciliter la levée des freins nécessaires à leur réinsertion ».

Après une première expérimentation à Salon-de-Provence en 2022, le projet a vocation à être déployé sur l’ensemble du territoire. Dix événements sont prévus tout au long de l’année, cinq à Marseille et cinq dans d’autres communes du département, encore à définir selon les recommandations des acteurs locaux de l’emploi.


*Source INSEE 2019

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