Le cahier des charges relatif à la dénomination « Melon de Cavaillon » vient d’être homologué en vue de son enregistrement en tant qu’Indication géographique protégée (IGP). C’est « le mérite de nombreuses années de travail » pour les producteurs et syndicats.
Lors du conseil municipal ce lundi 20 mars, le maire de Cavaillon, Gérard Daudet, a annoncé l’homologation du cahier des charges concernant la dénomination « Melon de Cavaillon » en vue de la transmission d’une demande d’enregistrement au titre d’Indication géographique protégée (IGP) à la Commission européenne.
Il ne reste donc qu’une dernière étape avant de voir enfin affichée la petite médaille de l’IGP sur ce fruit emblématique de Cavaillon, vedette de l’été sur les étals des marchés provençaux.
Pour Joëlle Grand, maraîchère sur la commune de Cheval-Blanc dans le Vaucluse, c’est « un grand pas » qui a été franchi pour la reconnaissance de son travail et celui des autres producteurs.
« 22 ans que l’on se bat pour avoir cette IGP »
« Je suis heureuse, et même touchée que ça aboutisse enfin, confie l’agricultrice, dont une partie de la production de melons est en bio depuis l’année dernière. Ça fait 22 ans que l’on produit du melon, et 22 ans que l’on se bat pour avoir cette IGP. On travaille avec un cahier des charges spécifique depuis longtemps. Par exemple, on n’utilise plus de désherbant, on gratte l’herbe avec un griffon ».
« Le syndicat [des Maîtres melonniers de Cavaillon, ndlr] a beaucoup travaillé dessus, et je leur dis chapeau, poursuit Joëlle Grand. Pour la ville de Cavaillon, pour les agriculteurs et les syndicats, c’est une aubaine, et le mérite de nombreuses années de travail ».
Verdict dans quelques mois
L’étiquette IGP est réservée à certaines variétés, produites localement. Selon le document, publié au Bulletin officiel du ministère de l’Agriculture, le véritable Melon de Cavaillon se caractérise par « une chair orangée soutenue et une homogénéité de la couleur de sa robe ». Le fruit doit aussi être « récolté à maturité, de manière à optimiser la teneur en sucre ».
La marque « Melon de Cavaillon » a été déposée en 1999, mais l’IGP apporterait une protection supplémentaire. Néanmoins, il faudra encore attendre plusieurs mois avant que ce cahier des charges ne soit validé par la Commission européenne.
« Cela permettrait que personne d’autre ne puisse vendre des fruits de cette appellation si ça n’en est pas, notamment sur les bords de route, explique l’agricultrice. Jusqu’à présent, on retrouvait même du « melon de Cavaillon » à l’étranger, tout le monde pouvait le marquer. Avoir l’IGP pourrait cadrer tout ça. En tout cas, je l’espère ».