« La guerre de l’eau n’aura pas lieu chez nous ! », lance Renaud Muselier, président de la Région Sud, à l’occasion du Salon international de l’agriculture qui se tient en ce moment à Paris. Face à la sécheresse qui a marqué l’année 2022 et qui s’annonce encore cette année, la collectivité veut accélérer.
Le mois de mars s’ouvre à peine que la question de la sécheresse est dans toutes les têtes et toutes les conversations au Salon international de l’agriculture qui se tient jusqu’au 5 mars, Porte de Versailles. La grande messe des agriculteurs et des éleveurs français fait le plein cette année, après plus de deux années marquées par le Covid.
Et la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur y occupe une place de choix avec un espace de 1000 m², regroupant pour la première fois les stands des six départements, sous les mêmes couleurs.
Hier après-midi, Renaud Muselier avait ainsi rendez-vous pour un échange avec le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau. Il a pu annoncer que les assises régionales de l’eau auront lieu en juin et détailler le projet d’expérimentation pour la réutilisation des eaux usées.
Accélérer la réutilisation des eaux usées
En 2023, la Région Sud va lancer une expérimentation pour la réutilisation des eaux usées traitées. Car selon les chiffres communiqués par la Chambre régionale d’agriculture PACA, ce procédé représente aujourd’hui moins de 0,5% des usages, alors que des pays comme Israël ou l’Espagne arrivent à réutiliser respectivement 80% et 25% de leurs eaux usées.
L’expérimentation menée sur notre territoire est lancée avec la Société du Canal de Provence (SCP), Aix Marseille Université et la Chambre régionale de l’Agriculture. Elle entre dans le cadre du protocole d’expérimentation Etat-Région, signé en novembre 2022, avec la Première ministre, Elisabeth Borne.
« 2023 sera l’année du diagnostic, 2024 l’année des opérations », confirme Fabienne Joly, présidente de la Société du Canal de Provence.
Concrètement, l’eau qui sera réutilisée dans cette expérimentation sera issue des stations d’épuration du territoire. Elle sera épurée à un niveau suffisant pour permettre de nouveaux usages comme l’irrigation pour l’agriculture et l’élevage, l’industrie, la réalimentation des nappes, mais aussi pour des usages urbains comme le nettoyage des rues ou l’arrosage des espaces verts.