Les élèves d’une classe de CM2 ont sollicité le maire de Marseille pour réhabiliter le square boulevard National. Baptisé « Jardins National », cet espace a retrouvé vie.

« Jardins National ». C’est désormais son nom. Il y a quelques mois, les élèves de CM2 de l’école Saint-Charles II ont décidé d’écrire au maire de Marseille pour formuler un souhait. Celui de pouvoir profiter du square National, situé sur le boulevard du même nom.

Un petit espace au milieu du tout béton, du bruit et de la pollution, dans le 3e arrondissement, jouxtant le tennis club, entièrement réhabilité l’année dernière. Aménagé dans les années 1990, ce jardin ne disposait d’aucun équipement pour les enfants, dont la tranche d’âge est comprise entre 5 et 12 ans, et manquait d’arbres et de verdure pour apporter de la fraîcheur estivale.

Ce constat a été posé dans le cadre d’un atelier pédagogique qui a conduit les écoliers a rédiger une lettre à l’attention de Benoît Payan. Le courrier évoque la possibilité de le restaurer, le renaturer et l’équiper d’une aire de jeux adaptés pour profiter aux écoles à proximité (écoles maternelles National, Pommier et Saint-Charles).

National, Le square boulevard National renaît grâce aux élèves de CM2 de l’école Saint-Charles, Made in Marseille
Le parc est désormais équipé de mobiliers urbains (bancs, tables de pique-nique…), de jeux pour enfants (toboggans, balançoires…) dont certains adaptés aux tout-petits. © N.K.

Une co-construction avec les élèves

« Le maire a répondu favorablement à leur demande, explique Nassera Benmarnia, adjointe en charge des espaces verts et du retour de la nature en ville. Nous avons donc organisé deux ateliers directement en classe avec notre bureau d’études pour écouter leurs doléances. Grâce à ces échanges et à l’aide de panneaux pédagogiques, nous avons pu co-construire ce nouveau projet de jardin. Après, bien évidemment, de notre côté, il faut que cela rentre dans le budget alloué ». Soit 200 000 euros.

Pour le maire de secteur, cette demande des enfants met en lumière une réalité : « Il y a peu d’espaces de nature dans le quartier, en tout cas où les élèves peuvent s’amuser. Ce square était dans un piteux état et n’avait pas forcément de vocation. Et lorsque les lieux n’ont pas de vocation, au lieu d’être un avantage pour le quartier, ils deviennent des points morts, souligne Anthony Krehmeier. Aujourd’hui, c’est un square du XXIe siècle ».

Rebaptisé « Jardins National », le square a été renaturé et les sols désimperméabilisés. Disposant d’un bel espace, il est désormais équipé de mobiliers urbains (bancs, tables de pique-nique…), de jeux pour enfants (toboggans, balançoires…) dont certains adaptés aux tout-petits. S’il reste quelques petits travaux, le lieu est ouvert au public.

Il sera officiellement inauguré dans quelques semaines, en présence des enfants à l’initiative du projet. « Nous avons prévu un bel événement pour que les enfants se réapproprient l’espace. Quand on parle de ville des enfants, cela en fait partie », ajoute Anthony Krehmeier.

Un petit laboratoire expérimental des méthodes bas carbone

Sans le savoir, les élèves ont aussi permis d’enclencher une expérimentation dans le cadre de la lutte contre les changements climatiques et la diminution des émissions de gaz à effet de serre. Les « Jardins National » ont été retenus par la Société forestière de la Caisse des dépôts.

Cette dernière met son expertise forestière au service du climat et de la biodiversité en accompagnant des projets de contribution aux puits de carbone et d’adaptation au changement climatique. A ce titre, elle a pu expérimenter le projet de méthode « Ville arborée », en cours de création, avec un cas pratique aux Jardins National.

« On voit l’intérêt de renaturer, y compris les petits squares. Ce label est intéressant pour nous car il concerne essentiellement l’entretien, explique Nassera Benmarnia. Ce n’est pas le tout de renaturer, si on n’inclut pas dans les budgets de fonctionnement la survie des espaces verts ».

Le projet est soutenu financièrement par le Groupe La Poste, dans le cadre du programme « Climat + Territoires ». Le montant alloué est passé de 12 900 euros à 22 165 euros. « Cela fait environ 5 années de gestion financée », conclut l’élue.

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