Depuis deux ans, Veolia teste sur le site de l’Almanarre, à Hyères, un processus qui consiste à transformer les eaux usées de la station d’épuration en hydrogène vert. Une énergie renouvelable qui pourrait être utilisée comme carburant pour les véhicules.
Depuis le printemps 2021, Veolia, en partenariat avec la Métropole Toulon Provence Méditerranée et la Région Sud, réalise des essais de production d’hydrogène vert à partir du gaz issu des boues de la station d’épuration de l’Almanarre, qui traite les eaux usées de Hyères et Carqueiranne. Une première mondiale dénommée Trifyl.
Les eaux usées de Hyères et Carqueiranne pour faire carburer les véhicules
Et si traditionnellement les eaux usées sont dépolluées dans les stations d’épuration avant d’être rejetées dans le milieu naturel, ici, l’innovation de Veolia consiste à utiliser les boues d’épuration pour produire de l’hydrogène, dit « hydrogène vert ».
La fabrication d’hydrogène à partir de biogaz issu de déchets ménagers ou de déchets agricoles est connue et déjà utilisée, mais de l’hydrogène produit par vaporeformage à partir de boues de station d’épuration, constitue une première mondiale. Cette nouvelle voie de valorisation du biogaz offre d’immenses perspectives pour produire de l’hydrogène vert localement.
À terme, la métropole toulonnaise pourrait bien faire rouler ses bus et ses bennes de ramassage des ordures à l’hydrogène et ainsi ne plus avoir recours aux énergies fossiles pour faire rouler sa flotte. Et cet hydrogène peut aussi être utilisé pour la recharge de piles à combustible de véhicules. La recharge en hydrogène est aussi rapide qu’une recharge en essence ou en gasoil. La vraie valeur ajoutée de ce carburant, c’est que seule de la vapeur d’eau est rejetée dans l’atmosphère : aucun gaz nocif n’est dégagé par le véhicule.
Une capacité de plusieurs centaines de kilos d’hydrogène par jour
Le dispositif expérimental testé sur la station d’épuration de l’Almanarre a la capacité de produire jusqu’à 10 kilos d’hydrogène par jour, selon les chiffres rapportés par Veolia, sachant qu’un kilo d’hydrogène permettrait de faire rouler un véhicule léger sur 100 km.
Et si l’expérimentation de l’Almanarre se poursuit en production industrielle, la station qui traite 400 tonnes de boue par mois, pourrait produire plusieurs centaines de kilos d’hydrogène par jour.
Aussi, afin d’éviter de rejeter dans l’atmosphère du gaz carbonique issu de la fabrication d’hydrogène, Veolia a mis en place un essai de production d’algues pour le valoriser. À terme, si le pilote est concluant, ces algues qui utilisent le gaz carbonique pour se développer, pourraient être valorisées et transformées, par exemple, en alimentation animale.