Téléscope sous-marin, étude des sols fossilisés ou des micro-organismes dans les océans… Des chercheurs des Bouches-du-Rhône ont été distingués par le Département pour la qualité et l’originalité de leurs travaux.
Chaque année, le prix départemental pour la recherche en Provence met à l’honneur la communauté scientifique du territoire. Chercheurs, jeunes chercheurs, collaborateurs ou équipes de recherche sont récompensés pour leur travail en recherche fondamentale ou appliquée dans le champ des sciences sociales et humaines ou en sciences exactes.
Trois prix sont attribués : le grand prix, le prix Jeune chercheur et le prix spécial à l’occasion d’une cérémonie qui a lieu à l’Hôtel du Département, présidée par Frédéric Collart, conseiller départemental délégué à la lutte contre les crises sanitaires, à l’enseignement supérieur et à la recherche, santé, et au Laboratoire départemental d’analyses.
Le projet Antarès du CNRS reçoit le grand prix
Le grand prix récompense des résultats ou réalisations remarquables et la notoriété acquise vis-à-vis des médias et du grand public. Pour cette 7e édition, le jury a voulu saluer la qualité des travaux de Vincent Bertin, chercheur au sein du CNRS de Marseille et responsable du projet Antarès Centre physique des Particules de Marseille.
Grâce à un téléscope sous-marin, il étudie des particules de l’univers, les neutrinos. Engendrés par des réactions nucléaires, les neutrinos sont présents dans les trous noirs, les supernovas et le Big Bang. À la vitesse de la lumière, certains neutrinos voyagent également dans l’atmosphère terrestre et sont étudiés à l’aide d’un détecteur câblé qui crée un sillage de lumière au fond de la mer pour interagir avec les neutrinos.
Deux jeunes chercheurs distingués
Deux lauréats ont remporté le prix Jeune chercheur (moins de 40 ans) cette année. Il récompense la capacité à ouvrir de nouvelles perspectives de recherche au sein de sa discipline, l’originalité de ses travaux et les retombées scientifiques de ses découvertes aussi bien que son apport sociétal.
Premier ex aequo, Alexis Licht géologue au Centre européen de recherche et d’enseignement de géosciences de l’environnement et à l’INSU. Ce chercheur de 37 ans travaille sur les minéraux au coeur des sites fossilisés. Alexis Licht s’intéresse plus particulièrement à l’étude des sols anciens qui, grâce aux minéraux, peut déterminer les conditions climatiques datant de millions d’années. Ces travaux permettent de mieux comprendre notre biosphère mais les chercheurs se concentrent également sur l’origine et l’adaptation des espèces en fonction du climat et en fonction de leur zone géographique.
Deuxième ex aequo, la chercheuse en océanographie microbienne au CNRS, Mar Benavides. Fascinée par les micro-organismes marins, la gagnante du prix Jeune chercheur consacre ses recherches à l’étude des diazotrophes marins, des micro-organismes capables de transformer l’azote moléculaire inerte en azote bio-disponible. Indispensables à la productivité biologique dans les océans, ces micro-organismes pourraient nous aider à mieux comprendre le fonctionnement de la planète.
Le prix spécial pour saluer l’innovation
Enfin, le prix spécial est destiné à mettre en lumière une belle découverte effectuée par un chercheur en activité et/ou en équipe de recherche qui se sont distingués par un résultat ou une réalisation remarquable dans la thématique définie par le Département chaque année.
Pour l’année 2022, il s’agissait de « Nature, Sciences et Société ». Pour attribuer ce prix, le jury a tenu compte du côté innovant et créatif du dossier de candidature et choisi de récompenser Aude Lereu, chercheuse au CNRS de Marseille. Avec l’équipe de l’institut Fresnel, elle étudie à l’échelle nanométrique la composition des parois cellulaires végétales. Pour faire simple, Aude Lereu veut comprendre l’ingénierie des végétaux afin d’optimiser les biomatériaux que nous utilisons dans divers domaines. La chercheuse au CNRS ne s’intéresse pour l’instant qu’au bois mais aimerait travailler sur d’autres végétaux.
Chacun des lauréats s’est vu remettre un chèque de 3000 euros.