L’Europe et la France mettent la pression et des milliards pour décarboner l’industrie. Les Bouches-du-Rhône concentrent 5 des 50 sites industriels les plus polluants du pays et émettent 17 % des gaz à effet de serre de l’Hexagone.

148 millions d’euros. C’est le montant débloqué par la Commission européenne pour la décarbonation de l’industrie des Bouches-du-Rhône. Elle entend soutenir « la transition juste vers une économie climatiquement neutre du département ». Le territoire représente, en effet, à lui seul, 17,18 % des émissions de CO2 de la France, selon l’institution.

Les industries pétrochimique et métallurgique, concentrées autour de l’étang de Berre, tiennent un rôle conséquent dans ce bilan carbone. C’est pourquoi l’Europe a directement fléché cet investissement vers leur décarbonation en ciblant les quatre secteurs les plus émetteurs : cokéfaction et raffinage de combustibles fossiles, métallurgie, production de minéraux et de produits chimiques non métalliques.

Ces investissements proviennent du Fonds pour une transition juste (FTJ) européen. « Cela stimulera l’innovation industrielle dans les énergies renouvelables et le recyclage des ressources », estime la Commission.

L’État met 5 milliards pour diviser par 2 les émissions de l’industrie

Cette annonce intervient 15 jours après que le Président de la République a « convoqué » le top 50 des industriels les plus émetteurs de gaz à effet de serre du pays. Ils génèrent à eux seuls 55 % des émissions de l’industrie, soit 43 millions de tonnes équivalent CO2. Ils sont ainsi responsables de 10 % du total des émissions de la France*.

* : Ces chiffres sont issus de sources gouvernementales

Le département des Bouches-du-Rhône est le mieux représenté dans ce palmarès, ex æquo avec le Pas-de-Calais. Il regroupe à lui seul 5 sites de ce top 50 : ArcelorMittal à Fos, Naphtachimie à Lavéra, LyondellBasell (Usine chimique de l’Aubette) à Berre, Lafarge Ciments à La Malle et Air Liquide Hydrogène à Lavéra.

Emmanuel Macron souhaite « des résultats très rapides et radicaux » pour décarboner ces industriels. Il leur demande de diviser par deux leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici à 10 ans. Pour atteindre cet objectif, tout comme la Commission européenne, le chef de l’Etat les encourage à utiliser toutes les technologies disponibles et à innover.

Pour cela, le gouvernement annonce une enveloppe de 5 milliards d’euros dans le cadre du plan d’innovation et d’industrialisation France 2030. 4 milliards seront directement fléchés vers les 50 sites les plus émetteurs. « Ces financements vont permettre de financer les premiers projets de décarbonation dans les prochains mois », promet l’État.

Macron promet de doubler l’enveloppe si les industriels jouent le jeu

Le président de la République agite également une carotte : « D’ici à 18 mois, si vous doublez vos efforts [en termes de réductions d’émissions], nous doublerons les moyens consacrés à cet enjeu et passerons l’enveloppe de 5 à 10 milliards d’euros d’accompagnement public ».

Afin de mesurer les efforts des industriels et les planifier, ils devront présenter des feuilles de route d’ici à six mois, « filière par filière et site par site, revues à la hausse pour s’aligner avec nos engagements européens ».

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