Le Département annonce la mise en place d’un plan de sobriété énergétique pour aider les habitants à faire face à la crise de l’énergie. Les collectivités vont elles aussi devoir faire des économies.

L’heure est plus que jamais à la sobriété. Le Département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille-Provence disent vouloir « mettre toute leur énergie à en dépenser moins ». En particulier dans le contexte des dernières semaines où la facture énergétique s’est considérablement alourdie en raison, notamment, de la situation géopolitique.

Ce mercredi 19 octobre, c’est accompagnée de Gilles Odone, délégué Réseau de Transport d’Electricité Méditerranée, et de Pascal Montecot, vice-président de la Métropole délégué à la Commande publique, que Martine Vassal, présidente du Département et de la Métropole, a fait un point sur les nouvelles mesures qui seront mises en place pour réduire la consommation énergétique sur le territoire.

« On veut être exemplaire, annonce-t-elle. Ce n’est jamais facile d’être exemplaire, mais en tout cas on veut être meilleur ». Et selon son vice-président à la Métropole, aussi premier édile de Pélissanne, il y a urgence : « Cela fait 21 ans que je suis maire mais cette année, avec la crise énergétique, je ne sais pas comment boucler mon budget. Je crois qu’il y a une véritable prise de conscience des communes. La situation va tous nous obliger à accélérer pour faire différemment ».

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Gilles Odone, délégué Réseau de Transport d’Electricité Méditerranée, Martine Vassal, présidente du département des Bouches-du-Rhône et de la Métropole Aix-Marseille-Provence, et Pascal Montecot, vice-président de la Métropole délégué à la Commande publique, à l’Aménagement, au SCOT, la planification (PLUi) et au Suivi de la loi 3 DS

De nouvelles aides pour les particuliers

Une série d’actions est donc annoncée « pour réduire la dépendance du territoire aux énergies fossiles, limiter l’impact économique d’une hausse de la facture énergétique et éviter les pénuries et les menaces de coupures ». Ces nouveaux dispositifs concernent avant tout les particuliers.

Le Département aide déjà les propriétaires à mener des travaux de rénovation énergétique à hauteur de 3 000 euros, et jusqu’à 6 000 euros pour ceux qui résident « en périmètre d’éradication de l’habitat indigne à Marseille ». À compter du 1er janvier 2023, la collectivité va octroyer une prime de 1 000 euros supplémentaires pour aider au remplacement des chaudières au fioul par un autre système de chauffage. Un coup de pouce cumulable avec les aides de l’État.

La prime Air-Bois va aussi être renforcée. Elle permet actuellement aux ménages de bénéficier d’une aide limitée à 1 000 euros pour l’acquisition d’un appareil de chauffage au bois plus performant. Une prime additionnelle de 500 euros va désormais être proposée pour l’installation d’un filtre à particules.

Enfin, les Provençaux vont avoir la possibilité d’estimer « le potentiel solaire » de leur toiture. Le Département s’apprête à mettre à leur disposition un nouvel outil numérique baptisé « Hop – Le Solaire » qui indiquera « le nombre de panneaux nécessaires, leur capacité de production ainsi que les économies qu’ils permettront de réaliser ».

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Hôtel du Département des Bouches-du-Rhône

Les communes aussi se serrent la ceinture

Comme pour les familles, la facture énergétique représente un poste de budget très important pour les communes. Certaines ont entrepris de faire des efforts de réduction bien avant la crise de l’énergie. Aubagne revendique aujourd’hui une baisse significative de sa consommation électrique : « Depuis 2017, nous avons réduit notre consommation d’éclairage public de près de 50 % » se réjouit Jean-Marc Bonino, directeur général adjoint en charge du cadre de vie de la ville voisine de Marseille. « Désormais, notre objectif est d’atteindre une baisse de 70 % d’ici 7 ans ».

Ces économies ont pu être réalisées avec l’aide du Département qui a engagé 1,7 million d’euros pour le changement de l’éclairage public. Les ampoules classiques sont progressivement remplacées par des leds. Mais cette solution ne suffit plus à faire baisser suffisamment la facture. Pascal Montecot s’est donc résolu, comme la Ville de Marseille qui éteint ses monuments plus tôt, à couper l’éclairage public de Pélissanne entre minuit et 5h du matin. « Nous sommes soutenus par la population dans ces décisions », assure-t-il.

Les 137 collèges des Bouches-du-Rhône font par ailleurs l’objet de vastes chantiers de rénovation car ils représentent 70 % de la facture énergétique du Département. La collectivité annonce qu’elle sera parvenue d’ici 2023 à réduire de 40 % la consommation d’énergie dans ses bâtiments scolaires, pour une économie annuelle de 14 millions d’euros.

Des alertes en cas de tension sur le réseau électrique

À l’occasion de la conférence de presse organisée à l’hôtel du Département, Martine Vassal a officialisé le renouvellement de l’engagement de la Métropole avec le Réseau de Transport Électrique (photo de Une). L’institution adhère au dispositif EcoWatt mis en place par la RTE.

« Véritable météo de l’électricité », le site EcoWatt qualifie en temps réel le niveau de consommation électrique et permet de guider les particuliers, entreprises et collectivités à travers un système d’alertes. Lorsque la consommation est trop élevée, un sms « vigilance coupure » est envoyé pour inciter à réduire ou décaler sa consommation. L’application « Ma Métropole dans ma poche » va se faire le relais, auprès des habitants, de ce dispositif.

Dans le cadre de ce partenariat, la Métropole s’engage elle aussi à réduire sa consommation d’énergie. Elle réduira notamment la température dans l’ensemble de ses bâtiments chauffés à l’électrique. En cas d’alerte sur le réseau durant les mois les plus froids, elle ne s’interdit pas non plus de fermer les médiathèques, équipements sportifs et autres bâtiments dits « non essentiels ». Il reste à espérer que l’hiver ne sera pas trop rude.

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