C’est fait ! Après la version épicerie, le Mini Cafoutch est devenu Super Cafoutch. Le supermarché coopératif et participatif a ouvert ses portes dans le centre-ville de Marseille et espère attirer de nombreux « consom’acteurs ».

« C’est notre première livraison de légumes frais ! Ils arrivent de Berre-l’Étang ». Circuit court, frais, bio, Hugues résume le principe central de Super Cafoutch en déposant les cagettes dans la chambre froide flambant neuve. Il est un des trois salariés en CDI de ce supermarché coopératif et participatif qui vient d’ouvrir en plein centre-ville de Marseille.

Rue du Chevalier Roze, précisément, entre l’Hôtel de Ville et la rue de la République. Les travaux ont enfin abouti pour transformer ce local de 600 m² en surface commerciale gérée par ses propres clients. En effet, pour accéder aux produits du magasin, voulus éthiques, de qualité et à des prix accessibles, il faut devenir coopérateur et donner 3 heures de son temps chaque mois pour faire tourner la boutique.

Inauguré mercredi 31 août, le rodage est en cours. Chaîne du froid, machines professionnelles de découpe, gestion des stocks, administrative et des caisses… « C’est un fonctionnement complexe, avec plein de procédures, et il faut gérer le relais des équipes », explique Hugues. « Ça se met en place tranquilou, il y a plein de monde et les coopérateurs sont très motivés ».

Un modèle économique à l’épreuve de Marseille

Ils sont plus de 1 000 à avoir choisi ce modèle de consommation à la fois militant, mais aussi économique. En effet, ce fonctionnement limite les frais de main d’œuvre et n’a pas à répondre à une logique de profit pour d’éventuels investisseurs ou actionnaires.

Ici, « notre taux de marge anticipé est de 18 % », précise Yvon kardoncuef, membre du comité de gouvernance et opérationnel. La fourchette nationale des grandes surfaces se situe entre 13 et 27 % selon l’Insee.

supermarché, Vidéo | Super Cafoutch, le premier supermarché coopératif de Marseille, Made in Marseille

Le « business plan », même si le terme ne semble pas adapté à la philosophie du lieu, vise l’équilibre économique d’ici deux ans. Pour cela, les fondateurs entendent convaincre encore un gros millier de « consom’acteurs », pour atteindre entre 1 500 et 2 000 coopérateurs « actifs » avec un panier mensuel moyen de 160 euros chacun.

Affaire à suivre donc, pour voir si ce modèle prendra à Marseille comme il a pris à Paris avec La Louve, à Montpellier avec La Cagette ou à Toulon avec La Coop Sur Mer. L’exemple historique reste le Park Slope Food Coop à New-York, plus vieux supermarché autogéré du monde. Lancé en 1973, il annonce aujourd’hui un chiffre d’affaires de plus de 40 millions de dollars.

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