Lancée cet été à Marseille, la marque Hagen Bauer confectionne des sacs éco-responsables, inspirés du street-art, avec des bouteilles en plastique comme matière première.
« On est dans la démarche du street-art. L’art, ça doit bouger », lance Pierre Charlot. Sur les sacs de la toute jeune marque Hagen Bauer, installée au Carburateur, les peintures d’Anne-Sophie Haghebaert sont visibles à l’intérieur, comme à l’extérieur. Les accessoires sont réversibles et sans coutures apparentes pour permettre une meilleure lecture des oeuvres.
Ses inspirations lui viennent de la vie, la rue. Elle apprécie de se balader, mettre en lumière des choses que les gens ne voient même plus. C’est comme ça que lui est venu le thème de « l’art du chantier ». On y voit une rue encombrée, avec des affiches, où traîne une brouette.
« Les objets que l’on peut y voir sont remis dans un autre contexte. Ils donnent quelque chose de joli. On les remet en valeur », expose le co-fondateur. Plus généralement, ses créations portent une réflexion sur la consommation, avec par exemple « l’art de jeter » ou encore « l’art de consommer ». En tout, ce sont sept peintures qui sont déclinées en accessoires.
Une approche éco-responsable
Faire des sacs à partir de tableaux, l’idée est apparue au couple après une discussion avec le créateur de mode Gustavo Lins, il y a cinq ans. En voyant le travail d’Anne-Sophie, il s’est rendu compte du potentiel que représentait l’utilisation de ses toiles pour orner des cabas, des foulards, ou même des baskets.
La suggestion a fait son chemin chez l’artiste-peintre et l’ancien ingénieur en informatique. Ils ont quitté la capitale avec l’envie de s’installer à Marseille et de fonder leur marque, avec une approche éco-responsable. « On sait que l’industrie textile est la deuxième plus polluante. 600 000 tonnes de tissus sont proposées à la vente par an en France. Il nous semblait naturel de proposer une alternative », explique Pierre.
Des bouteilles plastiques comme matière première
Leurs sacs sont faits avec du R-PET, une matière à base de bouteilles en plastique. Pour l’obtenir, il faut laver puis broyer les bouteilles. Elles sont ensuite fondues et transformées en petites billes, puis en fil. C’est une entreprise lilloise qui se charge de toute la chaîne de production. Une fois la toile prête, processus qui peut durer de 3 à 6 mois, elle est envoyée à Lyon chez un imprimeur, qui va utiliser le système de transfert.
Quand elle arrive dans leurs locaux à Marseille, Anne-Sophie et Pierre la découpent au laser. « Il faut être très précis », insiste ce dernier. Les deux associés font ensuite appel à l’ESAT Saint-Jean pour découper les sangles. De son côté, l’atelier La Ficelle est sollicité pour assembler les sacs. Cette association forme et aide des gens éloignés de l’emploi à retourner dans le monde du travail. Maison Mestral participe également à la couture.
Les deux fondateurs ont lancé une campagne de financement sur Ulule, au début de l’été, espérant atteindre les 60 pré-ventes. Objectif atteint ! Les sacs sont disponibles en version cabas (3 tailles), mais aussi en bandoulière et en pochette.